Quel est le problème ?
En hiver, et parfois même en été, le bateau est délaissé durant un temps assez long, plusieurs mois. Alors se pose la question du maintien de la charge des batteries.
- La solution la plus risquée est probablement de laisser le chargeur de quai branché : risque d’incendie en cas de défaut, risque d’assèchement des batteries si le chargeur n’est pas bien adapté, et surtout risque d’électrolyse grave sans précautions particulières.
- Eolienne ou panneaux solaires en fonction : cela maintiendra la charge, avec un risque de surcharge et d’assèchement des batteries si le régulateur n’est pas prévu pour le maintien à très long terme avec une tension de maintien plus basse que le « floating » normal.
Un bilan selon la région et le parc de batterie :
En fait, la bonne solution dépend également du type de batteries :
- Avec des « sans entretien » PbCa (plomb-calcium) classiques dans le nautisme grand public, le taux d’auto-décharge est très faible, 2 à 3% par mois. On peut donc délaisser la batterie 3 mois sans problème. Rien n’étant parfait, ce type de batteries a d’autres inconvénients bien connus en tant que servitude.
- A l’autre extrême, avec des batteries au plomb à plaques positives tubulaires qui ont divers avantages mais l’inconvénient de 5 à 10% d’auto-décharge par mois, il n’est pas question de les délaisser trop longtemps sans charge.
La bonne solution dépendra également de la région :
- en région normalement ensoleillée, on pourra trouver une « solution solaire »
- en région trop peu ensoleillée mais ventée, il faudra trouver une solution éolienne.
- On trouve sur ce site les ensoleillements moyens mensuels pour les diverses régions de France. C’est étonnant, mais entre Nice et Lille, en février l’ensoleillement total ne varie que d’un facteur 2 : 70 heures à Lille et 150 heures à Nice ! http://www.infoclimat.fr/climatolog...
On pourra donc envisager une solution solaire partout en France, même en hiver
Un petit calcul :
Prenons un cas défavorable avec des chiffres ronds :
- Un parc de 100Ah ayant un taux d’auto-décharge de 10% par mois
- Il faudra donc par mois 100Ah x 10% = 10Ah à charger par mois
- A Lille, avec 70 heures de soleil par mois en février, on aura donc besoin d’un courant de charge de 10 Ah / 70 heures = 0.15A environ, ce qui représente sous 13 volts une puissance de 0.15 x 13 = 2 watts environ.
- On considère qu’un panneau va donner au mieux environ 1/4 de sa puissance nominale : mauvaise orientation, saleté de la surface, ombre des mats environnants à terre, absence de MPPT, etc... Il faudra donc un panneau de puissance 2 x 4 = 8 watts à Lille en février pour une batteries de 100Ah
Votre cas particulier, 500Ah à Nice :
- On fera ensuite une règle de 3 : avec 500AH (=5x100Ah) il faudra 5 fois plus à Lille, soit 40 watts, et 2 fois moins à Nice (double d’ensoleillement), soit 20 watts.
Cas pratique :Voici mon installation, dans le midi de la France, bateau à terre durant 6 mois en hiver :
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Mesure réelle :Constat :
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Mais il y a un problème résiduel :
Une batterie délaissés durant un temps long a tendance à stratifier son électrolyte si ce n’est pas une batterie gel ou AGM. Cela signifie que l’acide est dense au fond de la batterie, et faible dans le haut de la batterie.
Pour rectifier cette stratification, il suffit de cycler fortement la batterie deux ou trois fois jusqu’à 50% environ, puis de la charger très longuement en maintenant l’étape « bulk - absorption » durant une dizaine d’heures à 14.7 volts (la tension dépend de la technologie de la batterie).
La récupération est spectaculaire, après quelques cycles la batterie retrouve ses qualités initiales.
Certains chargeurs ont cette étape particulière , dite de « désulfatation » intégrée à leur fonctionnement.