12 ans après autres temps, autres mœurs
- Ce n’est juste qu’une histoire, mais pour un même parcours, l’évolution des moyens et la vision du voyage a drôlement changé
Le 24 juin 2002 Marmaro – Mithilène 74 miles | le 26 juin 2014 Oinoussa – Skala Loutra 40 miles |
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- Qu’est ce qui a changé ???
- 12 ans de plus
- 13 pieds de plus pour le bateau
- Et un guindeau de plus... Il n’y en avait pas en 2002
- Mais aussi ont changé, et ce sont des progrès vertigineux
- La qualité et la fiabilité des prévisions météo
- La qualité et le prix des programme de navigation
- La qualité et le prix des la cartographie
- La qualité et le prix des moyens de communication : Wifi, 3G
- La masse de documentation sur les port, mouillages grâce à l’internet
- Ce sont ces écarts qui m’ont donné envie de comparer deux routes semblables à 12 ans d’écart avec des moyens différents
2002 journal de bord :
HEURE | POSITION | DISTANCE | VENT |
00:06:47 | 038¡32,7210 N 026¡06,5751 E | -0,0 | VAR 1 |
01:04:23 | 038¡34,0430 N 026¡06,7291 E | 1,6 | VAR 1 - 2 |
02:01:59 | 038¡36,9480 N 026¡08,3741 E | 3,8 | NW 3 - 4 |
02:59:35 | 038¡40,0681 N 026¡10,7030 E | 4,3 | NW 4 - 5 |
03:57:10 | 038¡43,5621 N 026¡12,7691 E | 4,6 | NW 5- 6 |
04:54:46 | 038¡47,3461 N 026¡15,2381 E | 5,1 | NW 5- 6 |
05:52:22 | 038¡51,2270 N 026¡17,8240 E | 5,2 | NW 5- 6 |
06:49:58 | 038¡55,1571 N 026¡20,1680 E | 5,2 | NW 4 - 5 |
07:47:34 | 038¡58,5221 N 026¡22,1890 E | 4,5 | NW 3 - 4 |
08:31:24 | 038¡58,5231 N 026¡22,1900 E | 4,5 | NW 3 - 4 |
09:29:00 | 038¡57,5191 N 026¡26,5321 E | 4,2 | W 4 - 5 |
10:26:36 | 038¡58,5891 N 026¡32,1531 E | 5,4 | W 5 - 6 |
11:24:12 | 039¡01,3250 N 026¡32,0791 E | 3,3 | VAR 2 - 3 |
12:21:47 | 039¡02,7800 N 026¡31,7960 E | 1,8 | VAR 2 - 3 |
13:19:23 | 039¡04,2840 N 026¡31,2891 E | 1,9 | VAR 2 - 3 |
14:16:59 | 039¡05,4190 N 026¡27,0150 E | 4,2 | NW 4 - 5 |
15:14:35 | 039¡03,0650 N 026¡30,4921 E | 4,3 | NW 4 - 5 |
16:12:10 | 039¡00,5330 N 026¡33,5750 E | 4,2 | NW 4 - 5 |
17:09:46 | 039¡02,1471 N 026¡37,1850 E | 3,9 | NW 2 - 3 |
18:07:22 | 039¡05,0750 N 026¡35,0451 E | 4,0 | NW 2 - 3 |
19:04:58 | 039¡06,4390 N 026¡33,4991 E | 2,2 | NW 2 - 3 |
2002 les échos du bord de « Sylphe » Fantasia 27 pieds, et.. bi-quilles :
- Lesbos est un diamant, Lesbos est une perle, Lesbos est une merveille. Tout le monde le dit, y compris Rod Heckel et le guide du routard. Ça fait quand même deux grosses références ! Tenant à me faire une idée personnelle de la chose, après avoir longuement étudié les cartes pendant notre séjour à Marmaro (île de Chios), l’île semble intéressante pour le marin. Il y a deux immenses baies complètement fermées au sud, donc bien protégées des vents dominants. On trouve des mouillages et des petits ports partout, partout, Mytilène le port principal sur la côte Est, est une grande rade et c’est une ville importante d’où nous effectuerons les démarches administratives pour sortir de la Grèce (donc de la CEE) et pour nous diriger vers Ayvalik à une dizaine de miles au Nord Est pour faire notre entrée en Turquie (donc en Asie). De plus, on trouve un port décrit comme excellent par Rod Heckel au Sud de l’île, juste face à Marmaro : Plomarion.
- Accessoirement, c’est à Plomarion que se fabrique le meilleur ouzo de Grèce, dixit cet excellent Rod Heckel.
- Purée, m’étais je dit, çà c’est une sucette pour un marin breton !!! La météo ne s’annonçait favorable : petit NW pas méchant. Pour faire du Nord – Nord/Est, c’était absolument parfait. Donc, le 23, décision est prise de tailler la route. Adieux à tout le monde, à préparer le bateau pour partir avec le lever du jour. Il y a à peine 35 miles de Marmaro à Plomarion
- Lorsque j’avais mouillé arrière au quai en arrivant, j’avais pris la précaution d’allonger toute ma ligne de mouillage : 60 mètres sur des fonds de 3 mètres, Rod Heckel disant que la tenue n’était pas toujours très bonne. J’étais également allé voir avec le masque, si tout était correct. Pas de problème, l’ancre était bien accrochée sur un fond de vase et la chaîne bien allongée. Peut-être un petit problème à une quinzaine de mètres de Sylphe, où la haussière passait à un mètre sur la gauche de l’énorme grappin servant de point d’ancrage à notre voisin le pêcheur de bars. Je m’étais dit qu’il faudrait penser à tirer sur tribord pour relever mon mouillage pour éviter tout problème. Je m’étais dit çà …
- Tout le monde au lit de bonne heure, demain, on navigue ! A minuit, je suis réveillé par une attaque surprise de moustique. Je lève pour activer notre appareil anti-moustique, et je constate que c’est pleine lune. Il n’y a pas un souffle de vent. Que fait le marin Breton quand il est réveillé, que c’est pleine lune, que tout est calme, qu’il en a marre des moustiques, et que là -bas à 35 miles au NE on trouve le meilleur ouzo du monde ? Que fait-il ? Hé bah … Il lève l’ancre. Et puis une petite navigation de nuit sur la mer scintillante des éclats de la lune, ça ne se refuse pas. Ce serait injurier les dieux, et çà il ne faut pas.
- Le marin Breton est plein de finesse et de délicatesse. Pas question de démarrer le moteur à quai, au risque d’importuner nos voisins … Donc, à me déhaler à la main, tout doucement pour ne pas les réveiller. Tout cela occupe l’esprit, et j’en oublie un foutu grappin de pêcheur local, repéré la veille en plongeant sur mon mouillage … Et bien sûr je me l’accroche. Il faut bien démarrer le moteur. Un petit coup de marche avant sur bâbord … Rien, çà ne vient pas. Un petit coup en marche arrière sur tribord … Rien à faire, je suis engagé et bien engagé. Il faut plonger.
- Evidemment j’ai réveillé tout le ponton, et le mouillage est devenu le dernier endroit où l’on cause : l’un me disant, reste là Michel, attends le lever du jour, l’autre : ne bouges pas je vais te passer un bout, et d’autres ricanant Ha, ha, ha … Je décide de plonger, avec trois mètres de fond, pas un souffle de vent et des lieux que j’avais reconnus, ce ne doit pas être très difficile. Sauf que la nuit, sous l’eau, même avec une superbe pleine lune, on ne voit rien. Il a fallu y aller à tâtons … Pas de problème, çà a fonctionné dès la première tentative. C’était la dernière facétie de Marmaro : mon bain de minuit. Cap au large …
- La traversée de la baie se fait sans vent, tout bien en place : ce bon fils d’Ariane qui ronronne, et Maxsea qui me trace ma route tranquille vers le prochain Way-Point. Mais au sortir de la baie, ça se corse un peu : il reste une bonne houle de NW, et le vent semble se lever dans la même direction. Deux secondes je me demande si je ne dois pas faire demi-tour. Interrogée, mon équipière me répond : non, non on continue. L’attrait de l’ouzo, tout de même !
- Cà ne devrait pas bouger ! Mais si ça bouge, et çà s’aggrave au point de talonner avec le safran. Vite à s’écarter du quai. Il y a bien des creux de un mètre maintenant dans le port. Les amarres rappellent violemment, et je me dis qu’à ce jeu-là , je vais arracher les taquets !
- A tout larguer et à reprendre le mouillage.
- Il a été aménagé quelques pontons dans l’anse Nord Est du port, je me dis qu’il faut aller voir, mais pas pour longtemps. Un coup de sifflet strident attire notre attention sur un officier du port qui nous signifie que non, non … Interdit, défendu …
- Purée, ce n’est pas vrai, ce ne doit pas être un port de marins. Furieux je décide de piquer sur le golfe de Yeras, un des deux grands golfes au sud de l’île, à quelques miles dans l’Est, tant pis pour leur fameux ouzo.
- Cà se fait plein vent arrière, à fond les manettes. Bien trop vite, j’y laisserai ma précieuse paravane bretonne, qui il est vrai ne nous avait pas pris beaucoup de poissons. Mais quand même ça commence à devenir agaçant.
- Cà ne devrait pas bouger ! Mais si ça bouge, et çà s’aggrave au point de talonner avec le safran. Vite à s’écarter du quai. Il y a bien des creux de un mètre maintenant dans le port. Les amarres rappellent violemment, et je me dis qu’à ce jeu-là , je vais arracher les taquets !
- Avec les vents de NW, qui sont les vents dominants ici, aucun des mouillages recommandés par Rod Heckel, n’est tenable. Sauf au débarcadère de Skala Loutra, fort encombré par des petits bacs qui assurent la traversée vers l’autre rive, évitant le contour du golfe faisant plus de 10 miles de long. Comme il y a une petite taverne, je tente le coup, pas pour longtemps, un bac me signale à grand coup de sirène hurlante que je n’ai rien à foutre ici, et qu’il vaut mieux que je dégage fissa … Ce que nous faisons bien sûr, il est en gros acier de style ferraille ruinée par la rouille !!!
- Dans le fond de la baie de Loutra, c’est peut-être jouable. Mais il y a trop de fond partout, et il faut aller mouiller carrément sur la rive, entre une station de stockage d’Esso, et un chantier où sont entrain de rouiller de vieux cargos à la casse. Sans déconner, c’est ça. C’est compensé par l’odeur pas tout à fait nauséabonde de la vase en décomposition. On essaye quand même, mais c’est intenable.
- Avec les vents de NW, qui sont les vents dominants ici, aucun des mouillages recommandés par Rod Heckel, n’est tenable. Sauf au débarcadère de Skala Loutra, fort encombré par des petits bacs qui assurent la traversée vers l’autre rive, évitant le contour du golfe faisant plus de 10 miles de long. Comme il y a une petite taverne, je tente le coup, pas pour longtemps, un bac me signale à grand coup de sirène hurlante que je n’ai rien à foutre ici, et qu’il vaut mieux que je dégage fissa … Ce que nous faisons bien sûr, il est en gros acier de style ferraille ruinée par la rouille !!!
12 ans après, 13 pieds de plus et un bon guindeau
Le 26 juin 2014 Oinoussa – Skala Loutra 40 miles
Qu’est ce qui a changé ???
Concernant la circulation des infos, deux observations marquantes
Et touche finale, le plaisir de pouvoir profiter sans trop de soucis, d’un mouillage phénoménal, et de vous faire partager mon plaisir
Le Golfe de Yeras | Les passes et leurs pièges | Détails Skala Loutra | Merci OpenCPN | Cerise sur le gâteau |
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Michel à … Skala Loutra le 29/06/2014