Le système de gonflage des radeaux de sauvetage est simple, mais son fonctionnement demande à être compris pour éviter certaines erreurs qui sont propagées sur les pontons ou les forums…
La norme ISO 9650 stipule que tout radeau doit avoir deux compartiments gonflables séparés.
Le gaz, la bouteille et les mécanismes de gonflage :
Le gonflage est effectué par du gaz stocké dans une bouteille métallique (pour des raisons de coût, les bouteilles en carbone utilisées en aéronautique ne sont pas encore arrivées sur les radeaux marine…).
Le gaz utilisé peut-être :
- De l’air comprimé ou de l’azote à haute pression (200 bars, voire plus) : solution rare : radeaux militaires, quelques radeaux anglais : AVON par exemple.
- Du dioxyde de carbone (CO2), sous forme liquide additionné de quelques % d’azote pour accélérer le gonflage, très bonne solution, mais les stations de révision ne sont en général pas équipées pour reconditionner ce genre de bouteille et sous-traitent l’opération.
- Du dioxyde de carbone pur, stocké sous forme liquide.
- La bouteille est équipée d’une tête de gonflage équipée d’un système de percussion relié à une drisse permettant le déclenchement par traction lors de la mise à l’eau.
Précautions diverses :
- Inhalation des gaz : Il est fortement recommandé de laisser les ouvertures de la tente ouvertes pendant tout ce temps d’équilibrage : respirer du dioxyde de carbone n’est pas très sain.
- Sécuriser les clapets : Après équilibrage des pressions et fermeture des clapets, la plupart des constructeurs prévoient des bouchons à visser pour éviter d’éventuelles fuites par des clapets mal refermés. Ces bouchons sont reliés aux valves par des bouts ou rangés dans le kit d’armement de bord du radeau.
- Equilibrage des pressions : Chaque compartiment essentiel est également muni d’une valve de gonflage permettant de rétablir la pression en cas de fuite ou du fait des différences de température à l’aide du gonfleur à main.
En effet, la pression interne d’un gonflable varie d’environ 4 millibars par degré de température et donc un radeau gonflé au soleil une après-midi d’été à 140 millibars sera presque dégonflé après la nuit : un écart de 25 °C amènera un dégonflage de 100 millibars et un radeau gonflé à 40 millibars est vraiment flasque…. Normal, mais inquiétant si on n’est pas prévenu.
- Une incidente : ne jamais remplacer ou renforcer le cerclage d’un conteneur ou le transfilage d’un sac-valise par un « équivalent » : la rupture des attaches d’origine a été calculée pour permettre un gonflage normal et des liens différents pourraient perturber, voire empêcher la séquence et entraîner l’éclatement du radeau.
Nota : la norme SOLAS prévoit bien un gonflage par bouteille tous les cinq ans, mais cet essai est réalisé après avoir sorti le radeau de son conteneur et l’avoir déplié sur un sol protégé, ce qui limite les risques d’endommagement mécanique de matériaux par ailleurs plus robustes au départ…