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Accueil du site > Littérature maritime > Les Beligoudins - aventures du capitaine Kerdubon > Épire - Îles ioniennes

Rubrique : Les Beligoudins - aventures du capitaine Kerdubon

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Épire - Îles ioniennesVersion imprimable de cet article Version imprimable

Publié Avril 2019, (màj Mai 2019) par : Collectif Salacia   

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Mots-clés secondaires: navigation_divers , Traditions_cultures

NDLR : merci à “Kerdubon” capitaine, marin, conteur et explorateur...

Vers la table des chapitres

Épire - Îles ioniennes en duo 1981



Bien organisé avec Mon collègue qui préférait naviguer l’été sur le cargo, j’étais peut-être secoué par la mer dans les furies d’hiver, mais je disposais de 6 mois en été pour être sur mon voilier. En fait, jusqu’à la fin de cet épisode maritime qui dura onze années, j’ai profité de 4 à 5 mois estivaux chaque année, en écumant la crème des îles ainsi que des morceaux des continents (européen et asiatique) de la Méditerranée Orientale.

Pendant les 3 premiers étés, l’oiseau au long cou, fait pour le long cours, se contenta de cabotage en Epire et dans les montagneuses îles Ioniennes, verdoyantes, et fleuries, avec des baies profondes... les plus belles îles de tous les archipels grecs, îles hantées par l’omniprésence d’Ulysse, ainsi que par celle des immortels habitants de l’Olympe. Elles étaient en outre, pleines de charmes et de magie, de mythes et racontars plus récents, légendes modernes historiques, ou mensonges parfois imaginaires, mais en tous cas poétiques et passionnants.

*

L’année 1981, votre serviteur, madame... et le chien embarquèrent dans une modeste R8 major avec une énorme ancre (50 k) et 100 mètres de grosse aussière (40m/m) en propylène. Enfin, quelque soit la force des coups de vent, je serai certain de tenir sans chasser dans n’importe quel mouillage plus ou moins enchanteur !

On emportait également un guindeau électrique pour soulager l’effort de madame relevant l’ancre et sa chaîne, lorsque je faisais le beau à la barre, aux appareillages. Il y avait aussi de la moquette pour adoucir les planchers, du petit matériel de rechange, des dizaines de cartes marines et une trentaine de kilos de croquettes pour la bête qui avait pris place sur ces sacs odorants, pour être certaine qu’on ne lui piquerait pas son casse-croûte en route. Evidemment, avec ce barda, la voiture roulait presque le plancher au sol, amortisseurs complètement écrasés sous le poids.

A la douane de Vintimille, j’eus le tort de me présenter quelques minutes avant les douze coups de midi, l’apéritif et la soupe n’étaient pas encore rendus impératifs, l’heure n’ayant pas sonné ! Sous le regard des chefs encore présents quoique légèrement en retrait à l’ombre de la « cabane des Douanes » près de la sortie des artistes… car il ne faut jamais être le dernier à répondre à l’appel du « Berger »... un gabelou Italien suspicieux s’interrogea au sujet des croquettes à l’odeur bizarre. N’étais-ce pas une sorte de drogue nouvelle ? une sorte d’explosif pour les « Brigades Rouges » ?, ou alors je ne sais quel matos pour tout autre groupement d’anarchistes ? Il ne put y mettre la main… car le fauve veillait, babines retroussées, prêt à mordre la menine qui aurait ne serait-ce qu’effleuré, ses sacs de croquettes… Le douanier n’était pas une Sainte Blandine affrontant avec le pouvoir de sa foi, les lions féroces chargés de la bouffer. Il était maintenant midi pétantes, les chefs déjà partis. N’ayant pas du tout la foi en son métier bien souvent corrompu, le héros manqué ne s’y risqua pas et de ce fait, loupa une belle prise, en libérant voiture, passagers et matériel d’un coup de balai rageur de sa main demeurée heureusement intacte… Il y aurait eu en effet en cas de « saisie », de quoi nourrir pendant un certain temps, tous les chiens de la brigade des stups… d’autant plus qu’à l’époque, ces petits fouilles merde à 4 pattes n’étaient pas bien nombreux aux frontières, méprisés par les grands patrons des différents 32 services des différentes douanes, leur préférant le flair des cabots en uniforme plus ou moins galonné, bien plus serviles.

A Bari, pour l’embarquement dans le ferry, après avoir passé une nuit à attendre parmi les premiers clients, à la queue de ceux qui n’avaient pu obtenir une place le jour précédent, je m’élançai quand ce fut mon tour… mais la voiture trop chargée ne put escalader la trop grande pente de la rampe. Un Officier et deux marins bien sympathiques ayant aperçu dans ma main une poignée de lires, firent reculer non sans mal la file d’attente klaxonnante. Redonnant un nouvel élan à la guimbarde, full speed , j’arrivai jusqu’au sommet de la rampe et j’allais à nouveau caler, le moteur fumant de toute part, lorsque les marins et l’Officier poussèrent au cul de la superbe R 8, qui put enfin se diriger vers un emplacement désigné par les matelots au fond du garage. Le chien resta de garde durant toute la traversée, j’étais sûr qu’ainsi personne ne visiterait mes affaires.

Il fallut encore donner un bakchich pour obtenir une même cabine, car le Commissaire bien malin avait décrété que les hommes seraient ensemble d’un côté, et les femmes de l’autre, tribord ou bâbord… A défaut d’un certificat de mariage, pour les couples qui se présentaient, il raflait quelques milliers de lires. Il n’y a pas de petit profit afin d’améliorer les fins de mois et la morale chrétienne était sauve !

Montrant ma carte de Capitaine à un officier passant par là, j’eus les honneurs de la passerelle et les salutations du pacha. J’ai évidemment remarqué que les radars étaient stoppés.

  • Ils sont en panne... mais rassurez-vous la météo n’annonce pas de brume !

A l’arrivée à Corfou à l’aube du jour suivant, les douaniers s’intéressèrent surtout aux voitures immatriculées en Grèce. Ils savaient que les touristes venaient avant tout pour dépenser leurs devises, ce n’était sûrement pas le moment de les embêter, car l’Etat avait bien du mal à se remettre du vide crée par les colonels dans les hôtels et autres lieux hospitaliers, ainsi que sur les sites antiques, que l’on aménageait de nouveau à grand frais, sachant investir intelligemment.

*

L’oiseau Béligou posé sur le bassin de la marina de Gouvia parmi des goélands, attendait en frétillant, aurait-on dit, à cause du frémissement causé sur l’eau, par une très faible brise encore matinale. Ses ancrages le tenaient éloigné du quai. D’un coup d’œil, on voyait que sa peinture n’avait subi aucun dommage le long du quai, dans les coups de tabac hivernaux. A bord, rien n’avait bougé. Le gardien rétribué était absent… comme par hasard ! Le moteur refusa de tousser. Cette fois, aucun cierge ne serait efficace avec la bonne volonté de Saint Glinglin et des autres auréolés du Paradis, car il apparut rapidement que le moteur était… noyé… par l’eau de mer.
  • Cet andouille n’a écouté que d’une oreille mes recommandations ! Il a du faire tourner le moteur en ouvrant l’entrée d’eau et en oubliant d’ouvrir la vanne de sortie !
    • Madame Kerdubon se boucha les oreilles pour ne pas ouïr la bordée de jurons accompagnant la constatation !
  • Mallas doué, Merdum de petit bonum, va falloir faire venir le docteur es mecanicum… le cas est grave !
    *

    Ayant constaté le décès par noyade de Mercedes, le bon gros docteur Yorgos, mécanicien patenté du garage à l’enseigne « Rolls Royce », essuya ses énormes menines à sa combinaison qui était au-par-avant d’un blanc immaculé, tortilla ses grosses bacantes de faux Gaulois, leva les yeux au ciel pour dire non, puis réflexion faite, se ravisant, hocha la tête de droite à gauche pour dire oui. Il cracha son oracle en Gréco-Français :
  • Né cé n’est rieng… philo mou (mon ami) yé vais découlasser, nettoyer et té refaire oune moteurrr… meilllorrre qué neuf !

Il installa une chèvre, pour sortir de leur écurie sise sous le cockpit les cinquante chevaux inertes et monta le moulin dans son camion pétaradant avec bonne humeur. Outre de l’eau de mer, il y avait dans les cylindres une couche de 1 cm de sel !
Malgré le gros vide au centre du navire et probablement le trou qui viendrait dans notre porte monnaie, il ne nous resta plus qu’à attendre en visitant l’île de Corfou en détail. A titre de dédommagement, dans la campagne montagneuse, on ramassa oranges, citrons et des limes délicieux, dont c’était la pleine saison de mûrissement. Ces fruits étaient abandonnés sous les arbres et ils y pourrissaient… la main d’œuvre étant plus onéreuse que leur rapport. Par ailleurs cette main d’œuvre était introuvable, vu son embauche en ville pour servir dans les commerces et dans l’hôtellerie, les touristes bonnes poires, ne crachent pas au bassinet des pépins d’agrumes, mais des dollars, francs et marks, ou à la rigueur de bonnes drachmes !

Yorgos tint parole. Dix jours après, nous avons été conviés à la…réanimation de Mercedes, c’est-à-dire assister aux essais du moteur dans son atelier. Tout d’abord, je fus inquiet en voyant après les différentes opérations subies par le moteur, que le remontage terminé, il y avait des restes sur le billard… cette grande table d’acier… fabrication maison. C’était des pièces assez importantes, des boulons, écrous et segments…Tordant délicatement le coin gauche de sa moustache, le roi de la mécanique expliqua :

  • Ces morceaux-là, yé les ai remplacés par des neufs !... z’étaient soussspects !... cette bielle là… voyez-vous, elle aurait pu couler !... De même qu’on ne parle pas de lapin à bord chez les Cancalais, ou de corde dans la maison d’un pendu, on évite ce mot couler… sur les bateaux lavoirs et les yachts… à moins qu’il ait pensé que cette tige d’acier deviendrait subitement liquide et s’écoule !...
  • On va prendre ena pétite ouzo pour faire passer logariasmos (l’addition) qué jé vous servirai istéra… Jé voulé dire : après.

Le démontage et la remise en place à bord du voilier, n’arrangea pas les olives d’étanchéité des tuyauteries de cuivre… on s’en doute… à part cela, par la suite et pour les années à venir, le moteur tourna comme une horloge, pardonnant même les erreurs du Captain pas toujours bon mécano… tout le monde n’étant pas polyvalent… même dans la Marine Marchande !... quant à la facture ce ne fut ni exagéré ni mortel !

Remontant une ruelle animée de la ville un beau midi, parmi les odeurs de grillades et de souvlakis s’échappant des gargotes, nous avons été attirés par celle d’une platée de fayots à la tomate et aux herbes, qu’un individu s’envoyait, assis à une table devant la porte d’un bar, une sorte de cave. On prit place à l’autre table dans la rue, bien à l’ombre de l’établissement, car à l’intérieur il n’y avait pas de place, deux enfilades de barriques occupant l’espace devant le comptoir où officiait une matrone moustachue… en pleurs.

  • Seigneur que lui arrive-t-il ? … S’inquiéta Madame Kerdubon qui balança le mégot de son cigarillo dans le caniveau sec sous la cagna de midi. Un client accoudé zinc devant un grand verre de vin rouge, lui répondit en Français :
    • J’ai beaucoup voyagé comme marin… au Havre, à Marseille !... je peux vous dire que cette femme à perdu son homme, c’était aussi un marin que je connaissais bien… c’était son destin !... mais soyez rassurée Madame, elle va vous servir… que buvez vous ?
  • Par cette chaleur, un petit rosé serait le bienvenu !...

Le navigateur expliqua à la patronne notre désir. Elle sécha ses larmes avec le torchon douteux qui lui servait à astiquer le zinc de son bar après le passage de chaque client qui marquait ainsi la place de son verre par des ronds plus ou moins humides. Elle sortit de dessous le bar-comptoir, une rafale de verres qu’elle posa sur le zinc, puis touilla le grand chaudron placé sur un réchaud à gaz, ou mijotaient les haricots. Des assiettes de salade grecque étaient déjà garnies de leur feta et tomates du jardin. Elle les arrosa d’un filet d’huile avant de les confier au marin qui nous les apporta.
Ensuite, c’est en la voyant faire, que j’ai remarqué que de chaque barrique, partait un tuyau souple en plastique, lequel aboutissait au dessus de la souillarde sous le comptoir. La pauvre veuve en saisit deux, aspira un bon coup jusqu’à ce que le vin arrive à sa bouche. Elle obtura les tuyaux avec ses pouces, puis les renversa au-dessus de chaque verre. L’un des tuyaux amenait du vin rouge, l’autre du blanc, le mélange était… du rosé, frais délicieux et… non trafiqué comme ces bibines embouteillées que s’envoyaient les pigeons assis aux terrasses des établissements pour touristas !...
On revint souvent pour consoler la veuve et remplir nos bonbonnes du délicieux aspro ou kokkinos crassi… vin blanc ou rouge… le rosé n’existant pas au naturel... et ne dit-on pas : « aspro la douleur s’efface ! » De même, nous sommes devenus amis avec la crémière qui vendait du délicieux beurre de brebis en le taillant avec une pelle d’aluminium dans une grosse motte, ainsi que de la feta puisée dans un petit tonneau de bois et des yaourts extras puisés à la louche dans une marmite en bois d’olivier… laissant aux autres étrangers les plaquettes de beurre importées du Danemark, ou la feta extraite de touques métalliques de même provenance, aseptisés… « mercerisés »… aux dires de madame Kerdubon qui avait confiance en ses anticorps naturels.

  • Somme toute, le fin du fin… je t’avais bien dit… que çà sortait d’une barrique… « apo vareli » comme on dit icitte… aussi vrai que la vérité d’un puits !
*


De toute évidence, aux dires de Yorgos qui payait souvent le coup lorsqu’on lui rendaient visite, le moteur remis bien en place, il ne fallait pas se mettre à dos la foultitude de dieux trop négligés par le monde actuel. D’ailleurs si tout va toujours si mal, c’est bien la preuve qu’ils sont négligés de façon quasiment sacrilège et il ne faut pas chercher midi à quatorze heures… du haut de l’Olympe relativement proche d’ici, ils se vengent à leur façon !
Quoi faire ?... Il n’est plus question de sacrifices sur un autel de temple antique… mais bien sûr de casser une croûte bien arrosée dans une taverne, en descendant quelques boukalia de crassi (ndlr : bouteilles de rouge) de qualité, chacun selon la pente de sa dalle... En somme, un banquet comme les aimait Platon et autres sages des temps heureux.
Le rendez-vous fut fixé pour 22 heures, heure douce où les Grecs vont dîner, après le départ des touristas qui mettent les pieds sous la table à 7 heures pétantes…s’ils sont Français… 6 s’ils sont Allemands !... tout comme chez eux à l’autre bout de l’Europe.
Quelques copains se joignirent à l’assemblée, et ce ne fut pas triste on s’en doute, il y eut de la vaisselle cassée et des sirtakis improvisés. D’ailleurs pour débarrasser la table, les garçons qui avaient du siffler les fonds de bouteilles, se lançaient la vaisselle à laver à travers la salle. Celle qui rarement cassait… occasionnait ainsi… moins de travail au plongeur d’éviers troubles !
Lorsqu’on regagna notre voilier, il ne faisait pas encore jour, mais cela n’allait pas tarder. L’éclairage dans la marina était inexistant. Par contre les tranchées devant amener câbles électriques et autres canalisations diverses étaient bien profondes. Dans le noir, l’esprit bien enfumé... on chuta parfois sans dommages corporels au fond de l’une d’elles.
Le lendemain, voulant faire quelques emplettes…il fut impossible de retrouver le porte monnaie ! On refit « la guerre des tranchées » à l’envers, l’esprit relativement clair… sans succès… tant pis, au diable l’avarice, on n’allait pas pleurer pour quelques drachmes !
  • C’est sûrement un copain de Dionysos alias Bacchus qui nous l’a fauché !... Il n’avait peut-être pas eu sa pleine ration !
*

Mercedes ronronnant avant le sifflement du vent dans la toile, on quitta la marina après libations rituelles en compagnie des gentleyachmen venus nous saluer. Il y avait entre autres nouveaux copains, l’Olonnois « Jusqu’au bout », le Niçois « Dulcinée », l’ancien pilote de Saïgon Jacques, son épouse Simone... et les autres.
Saisissant les jumelles dans leur belle boite en bois fixée dans la descente du cockpit, Madame Kerdubon aperçut tout au fond… le porte monnaie !
  • Sont bien honnêtes les soiffards de l’Olympe… Ils nous l’ont rapporté ! Cet agent ne dois pas avoir cours là-haut… puisque tout y est !
    Escale à Pagania
    On fit étape pour ravitaillement dans le port de la ville Corfou, puis en route pour l’Epire, la province continentale voisine... juste en face de l’île des Phéaciens.
    Le pire de l’Epire était toujours à craindre dans la baie interdite de Pagania… évidemment une fois encore j’y suis allé mouiller quelques jours, histoire de se refaire une santé, de bien digérer les avatars de « Gouvia » rayée définitivement de mes tablettes… d’autant plus qu’encore non aménagée, cette marina était malgré tout onéreuse... et surtout de pouvoir discuter avec le paysan... car j’avais passé mon embarquement avec la « méthode... à Mimile » et les cassettes qui vont avec… et... j’étais satisfait de mon petit parler !Dans une crique de la baie, à l’abri des regards des fermiers mais nous sachant observés par les puissantes jumelles des sbires cocos, on ne manqua pas de se baigner nus, afin de bien montrer dans la position d’une certaine prière, nos postérieurs capitalistes aux désuets pudibonds et obsédés marxistes staliniens musulmans, qui ne manqueraient pas de faire des rapports circonstanciés à qui de droit… ou de gauche, demandant dans quelle fesse tirer... plutôt la droite devaient penser les chefs qui ne donnèrent pas l’ordre.
    Escale à Igoumenitza ouis Mourtos
    Longeant la côte, après un autre mouillage derrière le mont Oros non loin de l’embouchure du fleuve Thiamis. il y eut escale à Igoumenitza. La ronde des ferries arrivant d’Italie, nous lassa quelque peu… mais il fallait bien se ravitailler en vivres frais, pour continuer vers un mouillage relativement paisible en baie de Mourtos Sivota, à l’abri d’îles et îlots, car une queue de front balaya avec fureur le secteur en cette fin du joli mois de Mai.
    Le chien, madame Kerdubon et moi-même jouissions du coucher de soleil sur la lointaine Corfou. Un pêcheur bien bâti... vu de loin, ramant avec force, ramenait du large sa grosse barque. Il nous accosta et nous offrit une poignée de barboubnis (petits rougets). Je l’invitai à venir partager notre retzina apéritive. A la force des bras en saisissant notre hauban, il se hissa sur notre pont et se laissa glisser dans le cockpit. Cet homme était... paralysé des jambes !... Le chien lui fit fête... et nous aussi !
    Escale à Paxos
    Avant de continuer à longer les hautes terres d’Epire, l’oiseau Béligou nous emporta pour des mouillages magnifiques dans les îles de Paxos et Antipaxos.
    Montant dans la montagne pour nous dégourdir les guibolles, un vieux sec comme le vent de nordet nous attendait sur le seuil de sa maison au sommet d’une falaise.
  • Venez partager mon menu habituel… des olives, du pain, des tomates arrosées de mon huile d’olive, du fromage de mes chèvres et… de l’ouzo !… Le secret de ma bonne santé !

Malgré ses 85 ans avoués, cet homme bien vert, allait chaque année avec sa barque voilée, rendre visite à sa sœur demeurant à Corfou, une gamine de quelques années plus jeune... ce qui représentait pour lui une bonne douzaine d’heures de navigation parfois très agitée.

  • Vous voyez cette fenêtre avec la baie juste dessous ? Lorsque des Turcs tentèrent de débarquer, c’est de là qu’à coups d’escopette, mon grand-père les fit repartir !

Il demeurait non loin d’un petit monastère occupé par quelques vieilles biques en soutane. Comment avaient-elles pu échouer dans cet endroit aride... Dieu seul le sait !.. Elles devaient prier ici depuis mille ans au moins et malgré cela, le vieux savait que le monde d’en bas dans la plaine côtière était toujours aussi pourri !

  • Grâce à mes oliviers, mes chèvres et mon jardin, je vis sainement, même si je ne crache pas sur le produit des vignes !... Ce serait le paradis ici... sans le couvent ! Chaque jour, avant que le soleil ne se lève, les nonnes font tinter leur unique cloche pour annoncer les matines !... Inutile que vous alliez là-bas, elles n’ouvrent jamais leur porte !
    • De quoi vivent-elles ?
  • De leur jardin, biques et olives !

Sur un navire que j’ai commandé, quelque temps après, l’équipage venait des quatre coins de l’Europe. Un de mes matelots grecs ayant des parents dans l’île du cénobite me conta la suite. Comme je ne croyais pas ce menteux, je me suis fait confirmer les événements par un graisseur demeurant dans l’île voisine. Je vous la raconte comme je l’ai entendue
Le vieux bien connu des îliens était observé sournoisement par quelques fermières vivants à mi-pente. Il les fuyait comme la peste, et n’avait aucune relation avec ces femmes, de plus il était « mécreas »… mécréant, païen et non croyant. Ils ne s’adressaient donc jamais la parole, l’encens et l’eau bénite le faisaient fuir comme un diable exorcisé.

A l’ombre de ses oliviers, du lait de ses chèvres, il faisait du fromage. Il récoltait des tomates, et quelques autres légumes, dont des haricots, puis descendait au village pour vendre ses surplus et remonter son huile lorsque de droit coutumier, le pressoir commun lui était attribué pendant quelques heures en période de récolte d’olives…. Pour porter les sacs d’olives et remonter ses bidons, il empruntait alors le bourricot d’une vieille demeurant également à mi-pente, mais ils n’avaient aucun rapport et n’échangeaient que les mots indispensables.
De ses expéditions villageoises, il faut dire qu’il remontait à son sommet ensoleillé, pas mal de boukalia de vin acheté avec le produit de ses ventes. On peut apprécier le sang du seigneur en étant païen… surtout lorsqu’il tache bien le fond du verre et tue un petit peu le ver de la solitude qui ronge jusqu’à l’âme. Ce type ne rencontrait donc jamais personne dans sa montagne. On l’entendait parfois discourir avec ses caprins à l’œil diabolique, mais seulement lorsqu’il avait précédé la traite de quelques verres de vin ou d’ouzo
Pour la fête du village et la Saint Spiridon, il ne descendait pas, la foule lui faisant horreur. Les bonnes dames de charité qui l’avaient repéré et priaient pour qu’il se... convertisse, décidèrent de lui monter quelques douceurs après la retraite aux flambeaux.

La lune à son plein éclairait le chemin comme en plein jour, elles ne trébuchèrent pas sur les pierres, ne déchirèrent pas leurs bas épais sur les épines qui bordaient le chemin, ne heurtèrent point les grands eucalyptus qui précédaient les rochers incultes couronnés de thym et d’arbousiers, mais durent s’abstenir de parler pour… garder leur souffle, car la pente était raide et leurs jambes plus ou moins variqueuses. Un chat-huant les fixa de son regard jaune et fascinant en cessant hululer à la lune. Des lapins se cavalèrent sous les buissons, la vie nocturne sembla ignorer leur expédition charitable. Seul le bourricot de la vieille à mi-pente, se mit à braire d’une façon horrible, on aurait crû qu’il allait s’étrangler.

Enfin la maison du solitaire fut en vue. Plus proche du sommet, le couvent obscur ressemblait à un fort sans doute destiné à stopper une invasion turque, comme dans les années trente du XIXème siècle. On pouvait voir que la coupole de sa chapelle n’avait pas été repeinte en… « bleu Marie » depuis un siècle et les murailles s’effritant, n’avaient plus de chaux pour les blanchir.
Les vieilles entendirent comme des rires avinés lorsqu’elles heurtèrent la porte de la masure pour qu’elle s’ouvre, tandis qu’elles tendaient déjà leur offrande.
Le vieux loup écartant largement le battant, elles purent contempler en restant muettes de stupéfaction, quatre ou cinq nonnes plus ou moins dénudées, qui mamelles pendantes jusqu’au nombril, levaient la tête bien en arrière, non pour entonner un chant religieux, mais les bouteilles de vin qui n’étaient pas déjà vidées avant d’être jetées à terre... L’une d’elles qui avait ôté complètement sa robe de bure, était debout sur la table en culotte blanche retenue par une ficelle. Ce « panty » rétro, descendait jusqu’aux genoux. Elle singeait une danse du ventre. Lorsqu’elle se penchait arquée en arrière, par la fente de sa culotte largement ouverte entre les cuisses… pour mieux pisser debout comme disait ma grand-mère… elle montrait un « tablier de forgeron » touffu, mais fort blanchi par les ans.

Les femmes ne demandèrent pas leur reste, elles dévalèrent la montagne et allèrent directement frapper chez le pope qui justement était en train d’honorer bibliquement sa femme légitime, afin d’avoir un moutard de plus... si Dieu compatissait à sa prière. L’évêque de Corfou fit fermer le couvent et les nonnes partirent dans un monastère… plus rigoureux. Comme excuse, elles avaient invoqué leur besoin de le ramener une brebis égarée dans le droit chemin du Seigneur… qui hélas passait à travers les vignobles. Il paraît que cette bacchanale se reproduisait à chaque pleine lune, cela aurait pu durer, sans la charité des bonnes dames patronnesses.

Escale de Phanari, sur l’Achéron

Continuant à longer l’Epire vers le sud, la baie Phanari embouchure de l’Achéron, la rivière des morts qui nous abrita lors du passage d’un autre front infernal. La baie offrait un refuge très sûr, le fond de vase collait l’ancre comme de la glu, nous avons pu aller visiter les environs sans crainte de voir l’oiseau Béligou s’envoler sans nous.


Le courant fluvial n’étant pas trop gênant pour le zodiac, entre ciel et roseaux, sur une très longue distance, on remonta le fleuve à la recherche de l’une des portes des enfers et ne l’avons pas trouvé ! Le passeur Charon, rameur inépuisable d’une barque antédiluvienne, jaloux de nos boudins motorisés, ne se montra pas. Pas plus qu’on entendit les aboiements féroces de Cerbère. Au fond, cela valait mieux de ne pas trouver cette porte, car nous avions omis de nous mettre une drachme sous la langue pour payer le passage. Des oiseaux de marais au cou plus ou moins long, effarouchés par la pétarade qui troublait leur quiétude s’envolaient de toute part avec des cris bizarres pour manifester leur crainte, leur dégoût des humains, et avertir leurs collègues. Lorsque les marécages des berges du fleuve firent place à des pâturages… on fit demi-tour.
On regagna le « Béligou » non sans avoir grimpé sur une des collines qui protègent la baie, surpris de voir que la chapelle blanche, comme il y en a partout, avait sa grosse cloche suspendue entre les branches d’un olivier séculaire… peut-être millénaire vu son gabarit. Etait-elle trop lourde pour le minuscule clocheton ?... en tous cas suffisamment pour ne pas avoir trouvé d’amateur indélicat... une vieille chèvre était là, sa gardienne peut-être ?
  • II fallait peut-être la faire carillonner pour appeler Charon ?
    • Nous ne sommes pas parents d’Orphée ni d’Eurydice… Le clébard gardien des enfers ne nous aurait pas laissé repartir !
*

Escale en Amvrakikos Kolpos
Nous avons été les seuls navigateurs à parcourir la mer d’Arta… autrement dit le Golfe d’Ambracie (Amvrakikos Kolpos) pendant une quinzaine de jours fin Juin.
On y pénètre par le détroit de Preveza, anciennement Actium qui vit la victoire du futur Auguste sur Marc Antoine et la fuite de Cléopâtre. Ce golfe étant ignoré des « guides » pour la plaisance, assez dangereux pour des « promène-couillons », possédant peu de sites archéologiques mis en valeur, il n’offrait guère d’intérêt pour le touriste qui visite la Grèce généralement en une semaine. Par contre, pour nous qui aimions la solitude, nous avons été bien servis... en paix et dans la joie.
Chaque fois qu’on allait d’un mouillage à un autre dans une crique très abritée, d’énormes dauphins nous accompagnaient et faisaient le pitre pour obtenir des applaudissements. Nous laissions tomber l’ancre parmi des résidus de poteries millénaires. A travers les eaux transparentes, les tessons parfois émaillés scintillaient sur le fond. L’endroit ayant des terrains argileux, il est probable que depuis l’antiquité, des potiers devaient y travailler et que la casse était balancée à la mer poubelle. A présent, il n’y avait plus trace de ces ateliers, même pas les ruines d’une briqueterie, ou d’une simple fabrique artisanale de tuiles.

En fin d’un bel après-midi, deux individus patibulaires accostèrent le voilier avec une barque. Ils voulaient à tout prix acheter le moteur du zodiac. Ils repartirent fâchés de leur insuccès.

  • Ces gugusses vont venir nous le piquer cette nuit !
    • Nous n’allons pas veiller jusqu’à l’aube !

Un mince fil de nylon fut tendu entre le moteur et une casserole disposée prête à chuter dans le cockpit du voilier. J’ai sorti des archives ma pétoire pour grandes batailles, ma paire de sabres d’abordage, et le sommeil s’est emparé de nous. Tout à coup… patatras !..

  • Branle-bas de combat !... Taïaut ! Tout le monde sur le pont !

Au clair de lune illuminant l’anse calme et paisible ainsi que leurs propres lunes…car ils nous n’avions pas eu le temps de nous vêtir… on constata que c’était un souffle d’air qui avait fait virer le voilier autour de son ancre et que le zodiac amarré à l’arrière avait suivi, en tendant la ficelle liée au moteur, au point de faire chuter la casserole dans un fracas qui avait effrayé également un chat-huant hululant.
Le chien qui n’avait averti de rien... et pour cause, semblait ricaner.

Au fond du golfe, dans le port d’Amphilokia, c’était mon anniversaire et nous déambulions dans le village pour y trouver une gargote et fêter dignement l’événement. Il y avait peu de monde à circuler en cette heure ouzoteuse. Les deux tavernes du bled étaient bien occupées avec les habitants jouant au jacquet tout en racontant leurs habituelles blagues de comptoir, pas forcément brèves, mais toujours agitées de mouvements descriptifs fort éloquents, dans une bonne odeur d’anis.
Soudain, ce qui m’arrêta et me fit donner un coup de langue à mes moustaches, c’est une odeur de kokoretzi , cette très grosse brochette d’abats de mouton et de volailles qui tournait au-dessus des braises en crachant sa graisse à l’odeur délicieuse, d’autant plus que des herbes, thym et autres, sont jetées dessus en même temps qu’elles sont arrosées du jus du larmier.

  • On y va !... Justement j’en rêvais !... çà Madame ce n’est pas du souvlaki touristasss !

Dans ce patelin désert, ainsi que probablement dans toute la région, il y avait un seul autre couple d’étrangers justement arrêtés devant ces énormes brochettes d’abats de mouton et de porc. On fêta ensemble mes cinquante balais. En faisant connaissance, quelle ne fut pas notre stupéfaction d’apprendre qu’ils étaient du bled à Madame épouse Kerdubon et que son papa, menuisier de son état, avait fabriqué le cercueil et même la croix de bois du cimetière, pour la tombe des parents décédés de ces gens !

  • Pitit monde que le nôtre !... et pôvres de nous pardine !
*

Madame Kerdubon était à la barre et suivait un cap au compas, car une sorte de brume lointaine cachait les hautes montagnes de l’Epire servant d’amers, notamment du côté d’Arta, ex Ambracie Capitale du Roi Pyrrhus. Un nouveau coup de vent allait arriver, qui bientôt chasserait toute cette brumasse fétide et tiède issue des marais du fond du golfe. En attendant, il fallait foncer tout dessus pour atteindre Preveza où nous avions rendez-vous le lendemain avec un couple de cousins… Si non, qu’il eut été agréable d’aller s’abriter dans une crique !
Les eaux étaient devenues grisâtres et étincelaient comme un miroitements dans la direction du soleil qui apparaissait comme une faible tache lumineuse, un halo trouble, à travers les nuées qui s’assombrissaient de plus en plus. Evidemment, le baromètre était en chute libre.

  • Fini le bain de soleil, faudrait peut-être renter l’artimon ?
    • On a encore une petite heure de bon devant nous, t’occupes-pas, fonce fonce dans le brouillard, il faut gagner le plus possible dans l’Ouest vers la sortie du golfe !

La troupe habituelle de dauphins arriva en clapotant et piaillant. Leur chef, le plus gros reconnaissable à son aileron entaillé, nous cria quelque chose d’incompréhensible avant de prendre la tête de son escadre. Les cétacés changèrent leur route pour précéder le voilier en direction de la sortie. Il n’y avait plus de sauts périlleux, de regards en coin, quand faut y aller… faut y aller !... firent-ils comprendre avant de disparaître soudainement. Le vent s’était levé et mis à fraîchir. Un clapot désagréable freinait la course du bateau, il fallait maintenant tirer des bords. Sur une mer peu formée, avec toute la toile et un vent qui fraîchissait de minute en minute, on filait à grande vitesse en gîtant de plus en plus.

  • Je rentre l’artimon, et on va s’appuyer au moteur !

Mercedes refusa de chanter ! Il était évident pour moi que par ses olives devenues foireuses dans le circuit amenant le fuel à la pompe, de l’air avait été aspiré, notamment à chaque coup de démarreur et il n’y eut pas moyen de faire partir la bourrique. Ce n’était pas le moment de démonter la tuyauterie, pour aspirer du diesel afin d’alimenter la pompe Bosch, en supposant que c’était un simple désamorçage !... d’autant plus que madame appelait à la rescousse :

  • Il est temps de virer de bord ! Elle riait dans le vent, les cheveux en bataille, car les deux ou trois fois que le moteur avait fait ce coup là depuis sa réfection, c’était toujours au moment où on en avait le plus besoin et à chaque fois, le Captain qui jurait et pestait, promettait de faire le nécessaire à l’escale suivante… promesse vite oubliée après la première retzina saluant l’arrivée !
    Le vent atteignit sa force maximum en même temps que le baro cessa de chuter. Il vira même au noroît. La nuit était venue rapidement. La mer était courte. La houle n’avait pu se former car la profondeur d’eau n’était pas considérable. Le voilier glissait à toute allure sans taper sur les vagues. Par contre ce sale vent était en plein dans l’axe de l’entrée du détroit et au fur et à mesure qu’on s’en rapprochaient, tout comme dans un entonnoir, les bords à tirer devenaient forcément de plus en plus courts et par conséquent, les virements plus fréquents. Il ne fallait pas en louper un seul pour gagner toujours dans l’Ouest.

On commençait à en avoir plein les bras à force de mouliner les écoutes sur les winches, lorsqu’on arriva à l’endroit le plus étroit du goulet. Il n’y avait pas de balisage lumineux mais des piquets plantés dans la vase et la caillasse, qui délimitaient le petit chenal, lequel à son endroit le plus mince ne dépassait pas cinquante mètres de largeur. J’ai pris un ris dans la grand-voile pour ralentir la vitesse et diminuer la gîte, ainsi que quelques tours de rouleau au génois pour l’aplatir au maximum comme le serait un foc bien bordé. Madame se tenait à l’étrave en dehors de l’étai de génois pour éclairer avec la grosse torche à 10 piles, les maudits piquets qui semblaient s’approcher à toute vitesse… juste quand je virais de bord, dans une volée d’embruns et le bruit de papier froissé du claquements des voiles passant d’un bord à l’autre.
On était épuisés, mais les eaux libres devant le port furent atteintes, l’effet venturi à la sortie du détroit cessa, le vent tomba carrément d’un coup, alors qu’il y avait encore une petite trotte pour atteindre le quai. Le calme soudain, après sifflements et embruns était saisissant. On entendit sûrement très loin au-delà, notre soupir de soulagement. De la ville, malgré l’heure plus qu’avancée de la nuit, arrivait en provenance des bars et tavernes, les rébétikas et autres sirtakis retentissants.

  • Tu verras un de ces jours, ils remplaceront cette musique par du rock !… ce fut pire, du « disco » !

J’ai approché le Zodiac qui était en remorque et sauté dedans. Après l’avoir amarré à couple de l’oiseau silencieux, j’ai troublé le calme naturel en démarrant les 30 CV du moteur hors bord, pour que madame à la barre du « Beligou » puisse faire un « accostage à l’amiral ». Sur le quai il n’y avait personne pour admirer sa manœuvre, ou plus simplement saisir les aussières. A part un ou deux pêcheurs, il n’y avait guère de bateaux amarrés le long du quai. Seuls des chats bagarreurs s’enfuirent d’un tas de filets de pêche, tout bateau qui arrivait sans poisson ne les intéressait manifestement pas.
  • Demain, je change ces putains les tuyauteries !... Parole de Scout !... Madame rit encore plus fort… et les chats aussi, sans parler du chien qui avait sauté sur le quai pour arroser les filets.

En allant chercher le matériel pour simplifier enfin la respiration de Mercedes et lui éviter l’aérophagie coupant ses effets, on tomba sur un enterrement. En grande pompe le défunt faisait son dernier voyage a travers le village avant d‘aller retrouver Hadès et les enfers souterrains. Sur le corbillard, le cercueil non seulement n’était pas clos, mais la tête du mort dépassait pour que chacun puisse constater de visu que la cadavre était bien mort, et que ce n’était pas l’oncle a héritage qu’on aller inhumer dans le petit cimetière marin local

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Kerdubon

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