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Discussion sur le décentrement acceptable de l’arbre d’hélice et sa relation avec le type de presse étoupe 3 mars 2014 10:16, par FulmarMerci Nicolas pour tes avis et remarques détaillés, qui concernent les manières de pallier le marquage de l’arbre pour conserver le joint Volvo actuel, les silent-blocs, et l’alignement.
Ma réflexion que permet ton développement met de l’ordre dans mes idées et me fait avancer vers une décision.
Je vais répondre en premier lieu à la question du marquage de l’arbre et du joint Volvo.
En considérant la position avant du joint Volvo sur l’arbre comme étant le point zéro, on peut distinguer sur les deux photos de l’arbre que celui-ci est presque intact vers l’avant du marquage correspondant à la lèvre avant du joint, et qu’il y a un intervalle intact entre cette couronne de marquage et la suivante vers l’arrière, sur une portion de 7mm.
Recouper plus droit l’avant du tube étambot, pour reculer le joint sur l’arbre n’est pas une solution. En effet, l’arbre est également marqué vers l’arrière, à plusieurs endroits, moins régulièrement mais sur des plages plus étendues, et sans que je puisse en imaginer l’origine (on distingue ces marquages sur les photos entre les positions 3,3mm et 4,5mm).
Reculer l’arbre (par le système de cale entre tourteau et inverseur) : tenter de positionner précisément la seconde lèvre sur la bande nette de 7mm entre les deux couronnes de marquage me parait prétentieux. Par contre, reculer l’arbre de 15mm, afin de positionner les lèvres sur la portion saine de l’arbre est jouable.
Conserver le joint Volvo actuel ?
Je suis déterminé de toute façon à changer le joint. Il a 7 ans maintenant et de plus, même si on n’y sent aucune imperfection de l’état des lèvres, il me reste un doute à son propos que je vais essayer de faire comprendre. C’est une histoire que je n’ai pas racontée dans ce fil, pour ne pas l’alourdir, pensant qu’il n’avait pas de conséquence dans la mesure où j’avais de toute façon décidé d’en changer.
En 2010, alors que je ramenais le bateau d’Almeria où je l’avais acheté, entre Majorque et Barcelone, de nuit, à la voile, au travers avec un bon 6 de NE, marche arrière non enclenchée donc arbre en roue libre : en descendant dans le carré je vois l’eau sortir du plancher sous le vent. Pompage à la pompe à main dans l’évier, en même temps que recherche de l’entrée d’eau, qui aboutit au joint Volvo. La gaine d’arrivée d’air frai dans la cale moteur, mal fixée, s’était prise dans les têtes de boulons du tourteau, et son armature en fil inox s’était enroulée autour de l’arbre et avait commencé à s’introduire entre arbre et lèvres du joint Volvo.
Marche arrière enclenchée pour immobiliser l’arbre, il fallait d’abord dégager le fil inox bien entortillé, le plus soigneusement possible pour préserver les lèvres. Pince coupante, mais il est costaud ce fil inox. Une fois tout remis en ordre, le joint ne fuit plus. Miracle. Mais croyez-moi, je surveillais l’eau dans la cale moteur très très souvent, et le serre-flex était prêt au cas où.
Lors de l’hivernage au sec, j’ai dégagé le joint, détartré et surfacé l’arbre, graissé et remis en place le joint. A la remise à l’eau, impec. C’est progressivement, par la suite, que la fuite s’est installée.
Voilà la raison supplémentaire pour remplacer ce joint qui me semble avoir fait son travail.
Pourquoi opter pour un PSS ?
Au départ, ne pensant pas à la solution de la cale pour reculer l’arbre, j’imaginais devoir changer l’arbre. Le coût arbre + joint Volvo était supérieur au PSS dont je n’entendais que du bien, ici même dans plusieurs fils.
Ce qui m’a particulièrement séduit, est que le joint tournant PSS a la particularité de n’introduire aucun blocage de position de l’arbre d’hélice au niveau du presse étoupe. Dans le cas d’un accouplement rigide, on se retrouve donc avec un arbre libre entre l’accouplement et la bague hydrolube.
En outre, le risque de la gaine qui s’introduit sous les lèvres est éliminé. Et plus dedoute/graissage (est-on arrivé à en introduire suffisamment ?)
C’est donc décidé, je change pour un joint PSS, et conserve l’arbre en l’état.
(Il ne reste plus qu’à le commander : merci Robert, j’avais déjà lu ailleurs ta remarque sur les deux vis pointeaux superposées l’une assurant l’autre, et j’avais trouvé également que SVB le propose à 240€.)
Les silent-blocs.
Bien entendu, en arrivant au bateau, je vais y aller de mes bras musclés à moi, mais à priori je pense qu’ils sont bons. Je les ai inspectés et j’ai essayé de bouger le moteur il y a un an, avec un résultat nul. Et au ralenti, très peu de vibrations.
La fuite plus importante au ralenti qu’en régime, comme je le sens en faisant accélérer progressivement à partir du ralenti, proviendrait du fait que la couche d’eau entre arbre et lèvres, mise en mouvement et accélérée, est plus efficace qu’à l’arrêt. J’en déduirais une perte d’élasticité des lèvres due à l’âge du joint, et peut-être accentuée par la fatigue encaissée lors de l’incident de la gaine.
Reste la question de l’alignement : le réaliser sur ber puis l’affiner à flot, ou laisser tel quel en supputant une déformation de la carène – et rectifier à flot si nécessaire ?
J’ai constaté à chaque mise sur ber, bateau chargé (peut-être trop ?),que la coque était nettement déformée et faisait saillir les cloisons avant, au-dessus de la ligne de flottaison, au point de fissurer sur bâbord le gel-coat (sans que cela soit toutefois alarmant). Ce bateau est réputé pour le manque de rigidité de la coque.
Une fois remis à l’eau, tout redevient normal.
Voilà pourquoi je m’interroge sur un réalignement au sec qui va peut-être compromettre un alignement qui serait OK à flot.
Avant de prendre cette décision, j’attendrai l’avis des propriétaires de Feeling 1090 qui en principe connaissent le mieux l’amplitude de la déformation de la carène de leur bateau sur ber. Me vient à l’instant l’idée d’un coup de fil au co-architecte Mortain, que j’avais consulté facilement il y a trois ans pour autre chose.
Si je décide finalement de ne pas toucher à l’alignement avant la mise à l’eau, il va falloir que je prépare sérieusement un éventuel alignement nécessaire à flot (merci Robert pour tes indications plus haut).
Je suis encore preneur de remarques sur des faiblesses, erreurs ou oublis de mon raisonnement actuel,
et concernant les méthodes d’alignement à flot avec le PSS.
Roland