Pratiques et Techniques en Plaisance
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Je viens de trouver une belle explication à
se méfier comme de la peste de toutes les situations où les isobares sont perpendiculaires à un important relief côtier (la chaine Cantabrique, l’Algérie entre Oran et Alger, autres ...) surtout si le relief et/ou d’autres deviennent capables d’empêcher le vent de l’escalader (c.a.d de s’écouler parallèlement aux isobares, ce qui satisferait Gaspard).
dans le bouquin de Mayençon et Delorme (météo du plaisancier en méditerranée, Paris 2004).
Dans un scénario de fin de mistral (p. 62 et suivantes) ils constatent que le mistral qui à disparu à l’est de Marseille s’est accéléré violement sur le delta du Rhone avec une différence de pression de 5 hPa entre Lyon et Marseille (HP sur Lyon).
Le vent qui s’écoule normalement des HP (Lyon) vers les BP (Marseille) est normalement rapidement dévié vers sa droite par l’accélération de Coriolis jusqu’à ce que l’accélération de Coriolis en arrive à équilibrer la force liée au gradient de pression. A ce moment le vent a viré de 90° vers la droite et n’est plus soumis à aucune force, il n’accélère donc plus (remember Newton). Cet équilibre est réalisé systématiquement en atmosphère libre (== sans reliefs contraignant, océan par ex.).
Dans le cas du vent dévalant la vallée du Rhone de Lyon à la Camargue, Coriolis devrait dévier ce mistral rhodanien vers la droite (donc l’ardèche) jusqu’à ce que ce vent devienne est-ouest (parallèle aux isobares) et que les 2 forces s’équilibrant la résultante soit nulle et que le vent n’accélère plus.
C’est compter sans le massif central qui empêche d’atteindre cet équilibre, le vent est contraint de garder la direction N-S en restant soumis - pendant toute sa descente du sillon rhodanien - à la force du gradient de pression et donc en accélérant.
... alors qu’un violent vent du nord persiste dans la basse vallée du Rhône, dévalant sans répit en Méditerranée entre le cap Couronne et les Saintes-Maries-de-la-mer. Il s’agit là de mistral localisé au couloir rhodanien et qui, par inertie, s’étend au large du delta. Ce vent se trouve accéléré par le phénomène de canalisation, jusqu’à la force 8 ou plus quand - et uniquement quand - la pression réduite au niveau de la mer à Lyon est supérieure de 5 hPa au moins à celle qui règne simultanément en Camargue
...
La force de pression dirigée du nord vers le sud (pression plus forte à Lyon qu’à Avignon) continue à s’exercer sur les particules d’air dans le sens de leur mouvement et donc à leur fournir de l’énergie, sous forme d’énergie cinétique. C’est pourquoi elles finissent par atteindre en basse vallée du Rhöne une vitesse bien supérieure à ce qui correspondrait au gradient de pression en l’absence de relief
Il faut se méfier de cette situation d’isobares perpendiculaires à un fort relief sur leur droite (des HP vers BP), situation qui n’est pas rare en med (ardèche, cote oranaise, heureusement pas turquie et meltem ..) ou le long de la cote cantabrique dans le cas précis de la galerne