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installer une poire de d’amorçage pour le filtre Gazole : les 3 zones d’une alimentation gasoil 1er avril 2012 17:27, par yvesDCette description s’applique aux moteurs traditionnellement antédiluviens des bateaux de plaisance. Pour les HDi et autres common rail, je ne sais pas, je ne pratique pas.
Partant du réservoir et en allant vers le moteur on peut distinguer 3 zone en fonction de la pression qui y règne ::
— 1 Une zone en dépression entre le réservoir et la pompe basse-pression. Cette pompe là est fixée sur le bloc moteur et comporte un petit levier à titiller pour mettre la zone suivant sous pression. Cette pompe aspire dans le reservoir, d’où « dépression ». On trouve des filtres et décanteurs dans cette zone là ;
— 2 une zone basse pression (zone BP) entre la sortie de la pompe BP titillable et la pompe haute pression (accolée au bloc moteur et située en amont de la tuyauterie des injecteurs). La pression y est de l’ordre du bar. On peut y trouver filtres et décanteurs portant souvent une vis de purge sur le dessus
— 3 une zone haute pression (zone HP) entre la sortie de la pompe HP et les injecteurs vissés sur le haut de culasse. Cette pompe est la boite alimentée en gasoil par la pompe BP et de laquelle partent autant de tuyaux métalliques (tous de même longueur, remarquez) que de cylindres. Les seules vis de purge à utiliser en pratique de paresseux sont situées sur cette pompe, et en leur absence on dévisse une ou plusieurs tête d’injecteur pour laisser perler l’air. La pression qui y règne est de l’ordre de 50 bar et plus
S’il y a une fuite :
— En zone 1 (dépression), on mange de l’air et le moteur cale. Il faudra purger la zone BP (souvent inutile) et la zone HP (indispensable) ;
— en zone 2 (BP), ça suinte doucement (faible pression), on peut étancher ça provisoirement en enroulant de la bande (résistante au gasoil de préférence) autour de la fuite. L’air ne peut rentrer, ça ne peut entrainer un calage ;
— en zone 3 (HP) on peut voir (mettre des lunettes, du gasoil dans la cornée c’est la cata) un très fin jet. Pas de méthode connue pour étancher la fuite (surtout pas le doigt, à 50 bar le jet peut percer la peau et le gasoil c’est très toxique). L’air ne peut rentrer.
Si on a mangé de l’air, c’est toujours en zone 1, la seule capable d’aspirer de l’air.
Il faut débarrasser ( = purger) les zones 2 et 3 de l’air « fuitard » accumulé car la pompe HP comprimera de l’air, incapable d’ouvrir un injecteur taré à 50 bar (il faut un liquide incompressible pour ce faire, notre gasoil par ex.).
— Dans la méthode bestiale et fatigante, on force du gasoil à passer en zone BP en actionnant le « titillable » de la pompe BP tout en laissant ouvert une vis de purge en aval de cette pompe, vis de purge par exemple située sur le haut de porte-filtre ou porte-décanteur le plus élevé, on laisse ouvert jusqu’à ce que le liquide s’écoule sans bulle.
Toujours dans cette méthode, on purge ensuite la partie HP soit en ouvrant le purgeur situé sur le boitier de la pompe HP et en titillant le titillable, ou aussi en desserrant un tuyau métallique d’alimentation le plus près d’un cylindre (== d’un injecteur). En pratique dans ce dernier cas on s’aide du démarreur pour faire tourner la pompe HP et forcer la pression du gasoil dans le tuyau métallique a en expulser l’air. Dans les 2 cas, fermer dès que le go s’écoule sans buller. On peut ensuite démarrer le moteur avec un seul cylindre purgé, les autres se purgent souvent tout seul. Remarque : Ouvrir un purgeur ou un raccord d’injecteur dans le circuit HP fait tomber la pression, on a plus 50 bar, on ne peut plus s’injecter du gasoil dans la viande.
— Mais cette méthode bestiale est fatiguante et la pompe BP est toujours mal située, le lumbago n’est pas loin.
Les vieux équipent la partie dépression d’une pompe manuelle (mon cas) ou mécanique (le CAT évoqué plus haut) permettant occasionellement suffisamment de pression dans la zone BP pour purger la pompe HP sans même purger la zone BP (les bulles traversent la zone BP sans s’y arrêter) et relancer le moteur uniquement à coup de démarreur.
C’est ce que je faisais toute les 120" pendant des dizaines de minutes lors de mon incident d’étanchéité sur la partie dépression (jonction non parfaitement étanche sur un raccorde filtre). Je n’ai pas eu de lumbago et nous sommes rentrés au port au moteur.
Comment de l’air peut-il entrer dans la zone dépressionnaire :
— Souvent par le joint torique foireux situé entre la cartouche de filtre et son bâti ou entre le bocal de verre du décanteur et son bâti lors du remplacement ou nettoyage de ces composants. Le joint, très inaccessible (on est sur un bateau, que diable) est mal reposé, endommagé ou trop serré . Ce dernier cas (plus étanche car trop serré, trop n’a jamais manqué est violemment faux ici) est le plus courant ;
— occasionnellement, par les assemblages desserré de tuyaux et de filtres/décanteurs/autres (voir de poire, pour notre mangeur de chapeau du 1er avril, salut Michel !) ;
— autre méthodes impossibles, donc à venir
voilà ce que j’en sais.