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Publié Juin 2011, (màj Juin 2011) par : tilikum |
Dans cette page, je vais vous donner les informations qui vous permettront de diagnostiquer, et peut-être de dépanner un groupe frigorifique utilisant un compresseur Danfoss BD35F ou BD50F.
Carte d’identité : ce compresseur est bitension, avec détection automatique de la tension d’alimentation, 12 ou 24 volts. Il est même protégé contre les inversions de polarité. La vitesse du moteur peut être programmée entre 2000 et 3500 tours / minute, ce qui permet de choisir la puissance du compresseur. A 3500 t/m, le BD50F est deux fois plus puissant que le BD2.5F.
La tension de coupure, qui était de 10.5 volts avec 11.5 volts pour la remise en route pour le modèle BD2.5 12 volts, et de 21 volts pour la coupure, et 23 volts pour la remise en route du modèle 24 volts, s’avère complètement différente pour la nouvelle génération BD35F/BD50F.
En utilisation 12 volts, le réglage d’usine coupe le compresseur à 10.4 volts, et autorise la remise en route à 11.7 volts.
En utilisation 24 volts : PIEGE ! la coupure réglée d’usine est de 22.8 volts, avec une remise en route à 24.2 volts ! Les installations 24 volts se trouvent généralement sur les bateaux de plus de quinze mètres, couramment équipés au minimum d’un réfrigérateur et d’un conservateur.
Imaginons un de ces bateaux équipés en 24 volts, où l’installateur n’a pas lu la notice Danfoss.
Il est tard, toutes les lumières sont allumées, avec la télé en marche, et le téléphone par satellite en stand-by. La tension des batteries est à 24.1 volts. Normal. Un des passagers va faire un tour là où le Roi va à pied, appuie sur le bouton de rinçage de la cuvette, ce qui consomme 30 ampères durant dix secondes, provoquant une brève chute de tension de la batterie à 22.5 volts, sans que personne ne s’en aperçoive. L’unité électronique Danfoss, bête et disciplinée, se met en sécurité, et n’autorisera le compresseur à se remettre en route qu’à condition que la batterie lui fournisse une tension supérieure à 24.2 volts. Ce qui suppose la mise en marche d’une source d’énergie, groupe électrogène ou moteur de propulsion. A 23:00 heures, ce n’est pas drôle … L’utilisateur sera peut-être au bord de la dépression nerveuse, constatant le dégivrage systématique du frigo et du conservateur chaque matin, à moins de faire tourner huit heures par jour le groupe électrogène !
Retour à la notice Danfoss : la tension de coupure peut être modifiée. Dans le cas d’une installation 24 volts, il suffit de shunter la borne « C » avec la borne « P » de l’unité électronique, pour reprogrammer la tension de coupure à 21.3 volts, avec remise en route à 22.7 volts. Fin du problème !
L’unité électronique de ces compresseurs permet de brancher une LED entre la borne « + » et la borne « D », ce qui va générer des codes très instructifs.
Ces codes sont visibles par des séquences de clignotements de la LED toutes les quatre secondes, dont voici les significations :
Normalement, ces codes s’annulent d’eux-mêmes, dès que les conditions reviennent à la normale.
N’essayez pas de faire fonctionner le compresseur directement en courant continu. Ce compresseur utilise un moteur alternatif triphasé, et l’unité électronique est essentiellement un convertisseur qui transforme le courant continu de la batterie en courant alternatif triphasé.
Le code d’erreur le plus fréquent est celui d’un clignotement, qui indique une tension trop basse. Cette tension n’est pas celle de la batterie, mais celle aux bornes de l’unité électronique.
Soyez attentif, même des professionnels se font avoir : au moindre mauvais contact, l’unité électronique va se mettre en sécurité, et il n’y a pas de temporisation. L’électricien amateur ou parfois professionnel, va appliquer les pointes de touche d’un voltmètre sur les bornes de l’unité électronique, pour vérifier la tension. C’est la bonne procédure.
Mais la plupart des multimètres modernes sont à affichage digital, et il y a un temps de réponse pour l’affichage. Or dans le cas d’un contact défaillant, le compresseur va tenter de démarrer, l’unité électronique va se mettre en sécurité, et la LED clignoter sans que le voltmètre n’indique la moindre chute de tension. La mise en sécurité s’est produite en moins d’un dixième de seconde, et le multimètre n’a rien enregistré ! Sur certains multimètres à affichage analogique, l’aiguille est tellement bien amortie qu’on a le même problème …
Il y a une parade toute simple pour savoir la vérité : brancher à la place, ou en parallèle, une ampoule de 12 volts 100 watts. Comme c’est une bête résistance sans sécurité électronique, on pourra enfin lire la vraie chute de tension, sur n’importe quel type de multimètre.
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