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Publié Juin 2011, (màj Novembre 2016) par : Sergio |
Nous sommes partis le 11 juin 2005 de Vendée et avons mis un terme à notre voyage à Nouméa en Nouvelle Calédonie en juillet 2010.
Lors de la phase de préparation au voyage, nous nous sommes évidemment posés une foule de questions. J’imagine que ceux qui sont « en mode départ » aujourd’hui se posent les mêmes questions. J’ai écrit cet article pour eux.
Ah LE bateau, quel bateau choisir pour le grand voyage ? A mon sens ce n’est pas le point clé. L’essentiel :
Nous croisons des voiliers allant du 27’ de 30 ans d’age au 100’ d’un luxe inouï. Beaucoup de bateaux de série. Le choix est donc très large. Curieusement, nous avons noté que la flamme brillait plus fort dans le regard de ceux qui naviguaient sur de petites unités.
Concernant les équipements, gardez à l’esprit que chaque fois que vous installez un élément de confort, vous créez bien souvent une source de panne, donc de soucis potentiels. Nous avions sympathisé avec un couple vivant sur un grand catamaran super-équipé avec lave vaisselle, machine à laver, sèche linge, pompe à eau douce pour laver le pont etc... Le propriétaire passait beaucoup de temps la trousse à outils à la main.
Je pensais initialement qu’un bateau de voyage était forcément un dériveur intégral en acier ou en aluminium et je me retrouve sur un quillard de série en plastique... Le choix du matériel de construction est lié aux opportunités, à votre budget, à vos convictions, aux zones de navigation que vous allez fréquenter. Nous constatons tout de même que la cote des bateaux métalliques diminue au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la France. Ceci est sans doute dû au surcroit d’entretien et de soucis occasionné par ces matériaux. Mon sentiment est qu’une coque métallique n’est pas du tout incontournable pour un TdM par les tropiques.
Le dériveur ne nous a jamais paru indispensable. Un dériveur peut permettre dans certains cas (rares) de passer où un quillard ne passera pas, mais en contre-partie, les soucis dus à la dérive ne sont pas rares. Il vaut mieux évidement que le tirant d’eau du quillard soit « raisonnable ». A Bora-Bora nous avons rencontré un magnifique Oyster 66 qui calait 3 mètres. Les plus beaux mouillages de l’île lui étaient interdits. L’image du dériveur posé sur une plage est rarissime en voyage, trop de risques de moustiques, de sécurité, etc... Si c’était à refaire, je repartirais avec un quillard.
Et enfin, nous rencontrons de plus en plus de catamarans. Sans parler du prix, je considère effectivement que pour un programme TdM par les tropiques, un catamaran est plus approprié dans 99% des cas, mais le 1% est rédhibitoire à mes yeux. Je recommanderais à ceux qui acquiert un catamaran comme premier bateau pour partir, de choisir un type de cata « tranquille » et d’éviter les modèles trop pointus, ces derniers pouvant faire le bonheur de ceux qui ont une bonne expérience des multicoques. Il se dit dans le milieu des multicoques que 42’ en navigation hauturière est une taille minimum recommandée pour des raisons de stabilité.
Nous naviguons quant à nous sur un Bavaria 38 version propriétaire. Pour éviter toute publicité intempestive, je précise que nous avons opté pour cette marque parce que c’est BAVARIA qui nous a fait la meilleure reprise sur notre bateau précédent. Ceci dit, c’est un bateau robuste, sans problème, facile à mener, sur lequel nous nous sommes tout de suite senti en sécurité. Compte tenu du budget dont nous disposions, nous ne regrettons donc pas notre choix.
Mon « bateau idéal » pour le grand voyage à deux par les tropiques serait un monocoque en polyester d’environ 45’ genre Hallberg Rassy (oui, j’ai des goûts modestes).
Notre budget de fonctionnement est en moyenne de 1200 Euros par mois lorsque nous sommes à bord. Il pourrait être inférieur si nous supprimions les « p’tit restau » et les locations de voitures occasionnelles. Le gardiennage du bateau dans les chantiers, durant les périodes où nous sommes en France, va de 200 à 400 euros par mois. Ce poste pourrait être nul si nous laissions le bateau au mouillage, c’est possible dans certains endroits...
Les postes les plus lourds sont l’entretien du bateau (Changement de chaîne, changement des batteries, carénage etc...) et les billets d’avion avec la métropole. Il faut dire que nous nous sommes découverts des liens fusionnels dans la famille ; nous avons décidé en conséquence de revenir quelques mois en France chaque année.
Je ne parlerai pas de l’achat du bateau qui peut aller de 15 000 à plusieurs millions d’euros. Attention lorsque vous faites l’acquisition votre bateau de bien prévoir dans le budget : la remise en état éventuelle et les équipements quasiment indispensables : Annexe, système de production d’énergie etc...
Nous avons toujours notre grand voile de série d’origine. Compte tenu que nous sommes quasiment toujours au portant, elle convient bien. Les deux premiers ris sont « automatiques » (gréement SELDEN) C’est bien pratique de nuit dans la piaule, tout se fait du cockpit. GV classique ou sur enrouleur ? Chaque solution présente des avantages et des inconvénients.
Avant notre départ nous avons investi dans un génois tri-radial en Hydranet à moindre recouvrement. Ce n’est pas du tout indispensable, mais je ne le regrette pas. Le génois d’origine est en secours dans un coffre.
Avant le départ, j’étais bien sûr convaincu qu’une trinquette de brise était indispensable à la panoplie du bateau de voyage. J’avais donc fait installer un étai largable et tailler une solide trinquette sur mesure. En quatre ans je ne l’ai utilisée qu’une seule fois et encore, c’était « pour voir ». Les quelques courtes remontées au vent où elle aurait été utile, je ne l’ai pas installée, par paresse. Mon « bateau idéal » serait équipé d’une trinquette sur enrouleur.
Je rêvais évidemment de déboulés dans les alizés sous spi. Las, les conditions pour l’envoyer (et surtout le rentrer) à deux sont rarement réunies en voyage : Trop ou pas assez de vent, mer agitée, crainte du grain etc... Résultat, le spi est sorti 5 fois du sac en quatre ans. Une chaussette m’aurait peut-être rendu plus hardi, ce n’est pas sûr. Si c’était à refaire je ne prendrais pas de spi. La plupart du temps nous avons du vent soutenu durant les traversée, et les voiles en ciseaux vont très bien.
Nous utilisons MaxSea et les cartes CM93. La couverture mondiale tient en deux CD. Au San Blas où nous n’avions pas de cartes suffisamment détaillées pour les îles situées à l’est de l’archipel, nous avons utilisé SeaClear, qui est un freeware, avec les plans du guide de navigation qui avaient été scannés.
Avec le GPS et les cartes numériques, la navigation hauturière est devenue un jeu d’enfant. Les petits GPS portatifs sont à un prix abordable, ils servent de GPS de secours. La navigation côtière dans les zones où l’on n’a pas toujours les cartes de détail et où le balisage est sommaire voire inexistant requiert parfois la plus grande prudence.
Nous n’avons pas de cartes papier à part quelques routiers des zones que nous traversons. Pour les atterrissages et les mouillages, les guides nautiques, que nous achetons au fur et à mesure que nous avançons, sont généralement suffisants.
Le positionnement du bateau sur les cartes numériques est la plupart du temps étonnement précis. Attention cependant, il arrive que ce positionnement soit erroné ; de plus, certaines cartes ne sont pas à jour (l’entrée du Sine Salloum au Sénégal par exemple) Il serait donc très imprudent de faire une confiance aveugle au tout numérique dans une zone mal pavée que l’on ne connait pas.
Pour visualiser les marées nous utilisons WXTide32 qui est un freeware largement suffisant.
La communication avec la famille et les amis restés à terre a beaucoup évolué depuis les années soixante. Fini le temps où il fallait attendre son courrier dans des marinas perdues. Aujourd’hui nos enfants râlent s’ils n’ont pas régulièrement de nos nouvelles, nous-mêmes attendons avec impatience les dernières photos du petit-fils. On ne coupe plus le fil en larguant les amarres !
Elle est très utilisée en voyage. Plusieurs fois par jour, pour faire les courses, pour remonter les rivières, pour la chasse sous-marine etc... Pour moi, l’annexe idéale serait équipée d’un moteur de 15ch, mesurerait au moins 3,5m et serait semi-rigide en aluminium. Mais cette annexe idéale, en admettant que l’on ait le budget, serait difficile à stocker durant les grandes navigations sur notre 12m, le moteur serait gourmand et nécessiterait de stocker beaucoup d’essence.
Nous nous contentons donc d’une petite annexe souple avec un moteur de 3,5ch. Nous faisons un peu pauvre dans les mouillages mais l’avantage est qu’elle disparaît dans le coffre durant les grandes nav et que le moteur consomme très peu.
Notez que l’on trouve des annexes et des moteurs HB à des prix intéressants au Vénézuela, à Curaçao, et à Panama.
Un suivi scrupuleux de la météo nous a permis (jusqu’à présent) d’éviter de grosses « branlées ». A terre, via Internet dans les cyber-cafés, nous consultons différents sites. Notre préférence va à www.meteo-marine.com/ qui donne des prévisions à 7 jours par des fichiers Grib que nous téléchargeons sur notre clé USB. Ces fichiers sont consultés à bord directement sur le logiciel de navigation ou sur un petit logiciel comme Viewfax.
En mer nous téléchargeons quasiment chaque jour les fichiers Grib de SailMail via la BLU. Attention, les forces de vent annoncés par les fichiers Grib sont souvent sous-évalués. Il est fréquent de rencontrer 30N alors que seulement 20 étaient annoncés.
Nous avons constaté que de plus en plus de bateaux se faisait « router » pendant leurs traversées.
La meilleure des sécurité à mon sens consiste à naviguer sur un bateau en bon état, correctement équipé, mené par un équipage compétent.
Le risque le plus fréquent selon moi en grand voyage : L’ancre qui dérape au mouillage avec pour conséquence le bateau qui va à la côte (Perte ou avaries)
Un service médical veille 24h/24 à Toulouse. En cas de problème grave vous pouvez l’appeler au 05 61 49 33 33, la consultation est gratuite. Voir cet article : http://www.plaisance-pratique.com/l...
Le CROSS-GRIS-NEZ a pour mission (entre autres) de coordonner les moyens de secours des navigateurs en difficultés à travers le monde. Ils sont joignables par téléphone : 03 21 87 21 87 ou par mail :
gris-nez@mrccfr.eu. Pour des navigations lointaines vous pouvez les prévenir au départ et à l’arrivée. En cas d’accident grave, ils seront ainsi déjà informés que vous êtes sur zone. (Dans ces cas extrêmes l’idéal est d’être muni de la balise de détresse ET du téléphone par satellite)
Si c’était à refaire nous partirions avec une balise de détresse : http://www.plaisance-pratique.com/b...
Ce sujet alimente régulièrement les forums. A chacun ses choix. Nous n’avons pas d’arme sur l’Oie Sauvage. Non pas que j’ai des états d’âme, je « flinguerais » sans problème un individu qui violenterait ma douce, mais ça c’est du domaine du fantasme. En fait, les situations où une arme serait utile pour repousser des agresseurs sont rarissimes. Je reste convaincu que l’on risque plutôt de se mettre en danger en essayant de les utiliser. Je ne parle pas des problèmes occasionnés par la déclaration (ou la non-déclaration) des armes dans certains pays.
A mon sens, il vaut mieux gérer les problème de sécurité en s’informant bien sur les zones à risque et en entretenant de bons rapports avec les autochtones. Si malgré cela vous êtes victime d’une attaque, il faut essayer de ne pas paniquer, discuter, et donner ses biens sans rechigner.
Mais bon, une arme à bord rassure et si vous décidez d’investir dans ce type « d’outils » je recommanderais plutôt un fusil calibre 12 à répétition tirant des chevrotines. Depuis un bateau, il est en effet difficile de toucher une cible en tirant à balle, soit avec une arme de poing soit avec une carabine. Évitez ces courts fusils à un coup qui sont en vente libre au Venezuela, ou les pistolets d’alarme. Si vous décidez de vous mettre en situation de tirer, il faut des « biscuits »
Certes, les problèmes de sécurité existent, mais ils se gèrent. En aucun cas, ils justifient de renoncer à un projet de grand voyage. Je me sens beaucoup plus en danger sur les routes en France...
Le passage par le Golfe d’Aden présente des risques importants à l’heure où j’écris ces lignes (février 2011). Il est fortement déconseillé par les autorités. Pour en savoir plus sur la piraterie dans cette zone : http://www.plaisance-pratique.com/p...
Il va sans dire que le grand voyage est un extraordinaire terrain de jeu pour le photographe ou le cinéaste amateur. Cela permet d’amasser des trésors que l’on regardera, plus tard, en sucrant les fraises, entre deux courses de chaises roulantes dans les couloirs des maisons de vieux.
J’étais tenté par les appareils reflex haut de gamme, mais nous avons finalement opté pour un bridge numérique qui est largement suffisant. Un reflex à objectif interchangeable présente en effet plusieurs inconvénients : 1) Il est volumineux et risque de tenter le malandrin, 2) L’humidité ambiante risque de détériorer rapidement le mécanisme interne. Un filtre polarisant embellit les prises de vue dans certaines conditions.
Au fil du temps, nous nous sommes aperçus que nous ne regardions quasiment plus les milliers de photos que nous stockons sur CD. Nous avons donc décidé d’éditer, via Internet, de superbes albums papier pour chacune de nos étapes. Il existe de nombreux fournisseurs pour cela : www.photoweb.fr ,www.photoways.com ...
Il convient bien sûr de prendre des photos sans les voler. Ce n’est que lorsque l’on a sympathisé avec les autochtones que l’on peut leur demander l’autorisation de sortir l’appareil. Plusieurs mois après notre passage, nous envoyons souvent des photos aux amis de rencontre.
Nous avons quasiment abandonné la vidéo. Hormis le fait que l’on peut difficilement se promener avec appareil photo ET caméscope, les films présentant un intérêt nécessitent des prises de vue contraignantes et un long montage.
Bien au delà des choix matériels, quels sont les secrets de la réussite pour un tel projet :
Serge et Dominique, de l’Oie Sauvage
http://sergeetdomi.blog4ever.com/bl...
Vous trouverez ci-dessous les coûts des options supplémentaires et des équipements que nous avions fait installer. Cela pourra donner une idée de budget à ceux qui se préparent au grand voyage. Attention, ces tarifs datent de 2004 et ont sans doute changés.
Équipements du Bavaria 38 « l’Oie Sauvage » (Année 2004), coûts en EUROS :
Bateau standard 109.355 €
Bateau standard | 109355 | |
Supplément 55ch Volvo | 4521 | |
Gd voile 3 bandes de ris - Lazy bag/lazy Jack | 1561 | |
Génois d’origine neuf | 0 | |
Génois tri-radial, tissu Hydranet | 3040 | |
Trinquette de brise 15m2 en Dacron 7.52 oz | 967 | |
Spi tri-radial NORTH | 2000 | |
Tourmentin | 0 | |
Capote bleu marine | 1424 | |
Bimini bleu marine | 1732 | |
Accastillage spi + tangon | 1655 | |
Rangement du tangon devant le mât | 567 | |
Deux winch ST de 32 pour le spi | 1340 | |
Hale-bas rigide | 615 | |
Arceau inox avec support panneaux solaires et l’annexe | 3337 | |
Panneaux solaires : 2x75W | 1172 | |
Radio BLU débridée ICOM 706 MKII | 700 | Acheté d’occasion |
BLU (Boite d’accord Icom AH4, plaque de masse type 2 PM11/048) | 1052 | |
Radio VHF Navicom RT-450 DSC | 547 | |
Centrale ST60 Girouette anémomètre + répétiteur | 2756 | |
Pilote automatique principal Raymarine 6001 | 5240 | |
Pilote automatique de secours raymarine ST 3000 | 807 | |
GPS traceur Raymarine RC435 Chartplotter | 1880 | |
Radar Raymarine SL72 | 3755 | |
Navtex Furuno | 986 | |
Radio lecteur MP3 + Haut-parleurs | 498 | |
Guindeau électrique LOFRANS CAYMAN 1000W (Chaîne de 10mm) | 2062 | |
Chargeur de quai 45A | 1134 | |
Eau chaude + 220V | 1299 | |
Gestionnaire de batteries Mastervolt | 759 | |
Douche dans toilette | 773 | |
Lignes de vie avec cadène | 216 | |
2 tauds (Capot central et capot cabine avant) | 200 | |
Armement complet 1ère catégorie 6 personnes + Kit de mouillage + TMT | 5430 | |
Annexe Zodiak | 450 | |
Moteur HB Johnson 3,5CH | 670 | |
Étai largable | 650 | |
Taud de barre + estrope de tourmentin | 175 | |
Isolateur de pataras (Antenne BLU) | 468 | |
Pompe à pied eau de mer | 108 | |
Adaptateur 12V pour PC | 69 | |
Éolienne Superwind 350W | 2649 | Installée en mars 2006 |
Système de refroidissement par eau de mer + isolation de la glacière | 1499 | Installé en mars 2006 |
60m de chaîne de 10 | 850 | Changés en juin 2008 |
Réchaud 2 feux + Four ENO (3 bouteilles de gaz) | 640 | Changé en juin 2009 |
Trois batteries au gel de servitude (3x125A/h) | 696 | Changées en mars 2010 |
Total : 172.304 €