Pratiques et Techniques en Plaisance
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NDLR merci à “Kerdubon” capitaine, marin, conteur et explorateur...
Le « Mézidon » remit Cap au Sud Est dans le détroit de Malacca, sa prochaine escale serait l’île de Singapour, située comme chacun le sait à l’extrémité de l’étroite et étrange péninsule partagée entre le Siam, la Birmanie et la Fédération Malaise.
Depuis que Monsieur Rafles, modeste employé de la Compagnie des Indes acheta pour le compte de la Grande Bretagne cette île inhabitée en 1819, on avait acquis une très bonne notion de l’expression rafler... comme souligna Joachim Kerdubon, qui contemplait d’un œil allumé par les feux du soleil couchant, les hautes montagnes bleutées de Sumatra barrant l’horizon tribord.
La routine de la vie en mer avait repris ses droits, c’est ainsi que les radioteurs concurrents du sans fil généralement désintéressé des nouvelles sans rapport avec sa profession, collèrent leur oreille sur leur radiova, le dernier des superhétérodynes alors à la mode chez les navigants, à cause de sa miniaturisation déjà poussée... Vivement qu’on invente le transistor... pour capter quelques nouvelles de la mère Patrie, et alimenter ainsi... radio-coursives.
Ils apprirent et firent savoir que les époux Rosenberg étaient condamnés à la chaise électrique, que le Président de la République, Vincent Auriol de retour des USA avait profité du courant... non pas celui de la chaise à griller, mais du courant d’opinion anticommuniste des Américains, pour ramasser dans sa musette, quelques TMB et corsairs, des avions embarqués sur les porte-avions américains pendant la seconde guerre mondiale.... ainsi que d’autre matériel de guerre rescapé de la guerre du Pacifique... le neuf plus moderne, servant à Mac Arthur pour remonter victorieusement vers le 38ème parallèle en Corée... personne ne se doutant que les Chinois enfilaient déjà leurs vestes matelassées et bourraient de riz leurs boudins de ravitaillement.
En Indochine, destination finale du liberty de Monsieur Barbe, le général de Lattre de Tassigny, était en train... lui aussi... de faire reprendre du poil de la bête à notre corps expéditionnaire, grâce à ses opérations d’anéantissement, qui assénaient de rudes coups au Viet Minh de l’oncle Ho Chi Minh.... Par la même occasion, il gagnait son bâton de Maréchal... mais ne le savait pas... car depuis Pétain, la République reconnaissante... préférait attendre la mort de ses généraux.... la veuve profitant alors de la promotion.
Les parlotteurs dont notre ami Kerdubon, écourtèrent leurs parlottes vespérales, pour se joindre aux belotteurs du soir... ce qui fit que les parties n’étaient plus aussi silencieuses que des complies, surtout lorsqu’au troisième mille, les perdants envoyaient La Misère [1] chercher une bouteille de sec ou de doux, pour égaliser les niveaux dans le bar et... les estomacs. Bien entendu, le Maître d’hôtel devait ouvrir la bouteille en présence de l’assemblée... la confiance ne régnant plus à son endroit, on lui laisserait le bouchon à sucer !
Le 3ème mécanicien, était un ancien de la France libre qui avait choisi en son temps les combats incertains... avant d’être glorieux... à la passivité occupée, et surtout au STO. Il faisait figure de briscard à côté de Joachim et des autres jeunots, sans parler des élèves et pilotins. De ce fait, dès qu’il se lançait dans le récit d’un souvenir, jamais avant deux ou trois gorgeons, le silence se rétablissait, et les oreilles s’ouvraient à sa musique qui n’avait rien de vraiment... fayot fayot.
Chacun rit de bon cœur, l’aventure était formidable. Revint la question : Et le rapport avec le Mont Faron ? Il y tient çui citte... aussi quoaahh... ricana Joachim en se moquant de l’interrogateur
Kerdubon
[1] ndlr : le maitre d’hôtel du Mezidon
[2] Pour les ignorants : Le RDBFM-Régiment blindé des fusiliers marins...faisait partie de la 2ème Division Blindée du Général Leclerc...encore un qui finira Maréchal...post mortem !
[3] ndlr : pudeur d’auteur, il a vraisemblablement pissé dedans !!!