Installer une cuve à eaux noires gravitaire basique dans un bateau ancien
Rien de prévu à ce sujet pour les bateaux du millénaire précédent... Le développement de la plaisance, et des réglementations de plus en plus contraignantes, nous amènent à équiper nos vieux navires. Plusieurs solutions
- Toilettes sèches
- Réservoires chimiques portables, type Porta Potti
- Traitement électro chimique des rejets : le système Electroscan
- Stockage et décharge des eaux noires sous pression, entre autre : Vetus
- Réservoir intercalaire, intégrés à la cuvette de type RM69
Etat des lieux
Sur la photo, une fois la porte du placard démonté, on aperçoit au fond la lisse sur laquelle on pourra s’appuyer. La paroi de gauche, structurelle est solide, celle de droite, issue du moulage du placard, l’est beaucoup moins. La pompe de douche manuelle a été démontée, et on aperçoit le tuyau d’évacuation de l’évier situé à droite du placard. il faudra gérer cette évacuation et le remplacement de la pompe manuelle par une pompe électrique plus compacte.
Les options d’installation
- La taille et le volume de la cuve, déterminés par la surface d’ouverture du placard et de profondeur
- La forme complexe du bordé et des lisses à cet endroit
- L’absence de varangue à cet endroit permettant un calage longitudinal de la cuve. Les parois du placard, quoique bien construites, n’offrant pas suffisamment de garantie, au tangage
- La présence au fond su placard d’une pompe de cale manuelle trop encombrante et qu’il a fallu remplacer.
- La nature de construction de la cuve. L’idéal, en inox, posait le problème de l’installation d’un témoin de niveau.
- Une construction amateur, en stratifié époxy, que nous aurions pu entreprendre posait elle le problème de la propagation des odeurs, sans que nous soyons certain de pouvoir le maîtriser
- La nature de la pompe d’évacuation, qui devait monter les matières fécales à plus d’un mètre, ne nécessitait pas l’installation d’un macérateur, et d’une pompe électrique
- La position de la cuve devant permettre un accès en ligne droite depuis les passavants du pont, pour les évacuation an aspiration avec une canne.
Les références :
La fédération française des industries nautiques, a édité un opuscule précisant les fabricants labellisés, pour ces type de produit. Voir PDF, ici
http://www.industriesnautiques.fr/f...
En fonction de sa taille, nous avons optés pour la cuve 50 l de chez Promens, équipant en standard beaucoup de chantiers français.
Les matériaux
Les produits à mettre en oeuvre
- Il a fallu reconstituer une pseudo varangue épaulée à une lisse et épousant les formes complexes du bordé. Le tout stratifié à l’époxy
- les produits de calage : sangles et cliquets
- 2 cadènes de 6 traversant la lisse et fixant la sangle inférieure
- 4 Pontets de 6 (pièce et contre pièce), fixés et vissés, traversant les parois verticale, pour la sangle supérieure
- 2 barres en « U » inox de 2mm appuyés sur des platines inox de 4 en « L », percées et traversant les parois. ce sont ces barres qui soutiendront la cuve
- 2 Pièces de contreplaqué stratifié, boulonnées sur les barre d’inox et permettant le calage de la cuve. Le tout doit être démontable
- Visserie, rondelles, mousquetons en abondance... Tout ce qui tombe dans le fond glisse sous le contre-moulage des douches et est perdu...
Le matériel
- une bonne perceuse
- Un bon jeu de mèches et de scies à cloche
- Une scie sauteuse (hélas il faudra découper le haut du placard, les hauteurs des embouts réducteurs n’étant pas annoncé à l’initial)
- Epoxy, tissus, acétone, et... huile de coude en quantité...
- Accessoirement, une astuce pour assouplir un tuyau annelé sur toute sa longueur, à ce lien : http://www.plaisance-pratique.com/a...
Mise en oeuvre
Confection d’une pseudo varangue
Collage et stratification de la semi varangue
Confection d’un support pour le fond
Réalisation des structure d’accueil de la cuve
L’état des lieux
On montre le haut
- Perçage du pont
- Si on peut, il suffit une fois positionné la cuve et le tuyau vers les nable, de marquer le pont à l’intérieur, après voir démonté les faux vaigrages.
- Si on a assez de débattement pour une perceuse et sa scie à cloche, ça se fait facilement
- Si on manque de débattement, on démonte la cuve pour percer
- Si on peut, il suffit une fois positionné la cuve et le tuyau vers les nable, de marquer le pont à l’intérieur, après voir démonté les faux vaigrages.
On montre le bas
Pourquoi vaut mieux-t-il que ce soit démontable (facilement)
D’emblée ce genre de montage m’ a semblé fragile. Trop de liaisons, trop de colliers de serrage, trop de matériaux disparates, trop peu de place pour travailler à l’aise. On multiplie les risques et ... ça n’a pas manqué d’arriver
Nous étions dans un mouillage idyllique, en Turquie, pas trop loin de Marmaris par la route, quand soudain une odeur insidieuse mais bien significative a attiré notre attention... Le premier suspect était le bon, nous avions une fuite sous la cuve, à la hauteur du réducteur 50/38.
Il a fallu vider la cuve, la démonter, et là vraiment, mieux vaut que ce soit facile !!!, puis la rincer. En démontant le réducteur, on rapidement vu une fêlure au niveau du cône de serrage entre le réducteur et l’embout 38... C’était la fuite. Irréparable dans ce type de matériaux, il fallait changer, heureusement Marmaris était proche.
Une histoire de cône...
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Sauvé par la filasse et le savon de Marseille
- Du ponton où nous étions on peut facilement aller à Marmaris, Marmaris où l’on trouve tous pour les bateaux... Mais bien sûr pas de réducteur et d’embout en plastique, adaptables à une cuve à eaux noires « Promens 50l ».
- On s’est rabattus sur du classique : un réducteur et un embout en laiton dont le pas s’adaptait à nos pièces
- Pas besoin de joint m’a dit mon copain Christian qui est ingénieur (hé oui personne n’est parfait), on va faire ça à la filasse et au savon de Marseille. Du savon de Marseille, j’en ai à bord, mais de la filasse... point. J’ai des bande de téflon en quantité, mais... « de la M..de » m’a dit Christian !!! on trouve de la filasse...
- Bon c’est assez simple en Turquie, on entre dans une droguerie, on montre le filetage d’un robinet et on fait des gestes montrant que l’on veut l’entourer... immédiatement il vous apporte du téflon... « yok, yok » (non, non en turc), et on lui montre nos cheveux... Ha dit-il « filas ??? » ça se prononce comme en français et il nous ramène de la bonne filasse
Étanchéifier un joint à l’ancienne.
J’avais oublié et de toute façon je n’avais pas le bon process. l’ingénieur m’a montré
- Contrôle
- Remplir le réservoir d’eau
- Attendre une demi heure
- Mettre sous pression... Si ça ne fuit pas, c’est bon
Michel à Skala Loutra