Historique :
Si bien sûr ces régates trouvent, comme toutes les régates, leur origine dans la rivalité des pêcheurs essayant d’arriver les premiers pour vendre leur poisson, elles sont des évènements sportifs depuis 1871, date d’une course historique opposant les villages de Hondarribia (Fontarrabie) et Pasaia. Les régates de Saint-Sébastien sont courues depuis 1879 et la création de nombreux clubs d’aviron de la côte remonte aux années 1860-1880.
Un championnat officiel opposant les équipes espagnoles du pays Basque, Cantabrie, Galice et Asturies est organisé tous les ans depuis 1944 en Espagne (gagné 43 fois par un équipage basque, 17 fois par un équipage cantabrique et 4 fois par un bateau galicien).
Un peu de technique :
Construction :
Technique de navigation :
Si la construction a évolué vers des matériaux exotiques (sans excès pour rester abordable : un bateau coûte environ 50 000 Euros pour la coque et les avirons).
Les techniques de base sont restées très traditionnelles : utilisation de tolets simples fixes et d’un erseau en cordage pour retenir l’aviron, bancs de nage fixes (mais réglables en position), pas d’outriggers ni de pelles d’aviron « en cuillère » comme pour l’aviron de compétition. Le bruit particulier des estropes de chanvre des avirons sous l’effort est un des charmes de ces courses.
A noter que si les avirons de nage sont maintenant en carbone, l’aviron de gouverne et l’aviron de proue sont parfois encore en bois...
La course :
Les courses se tiennent sur un parcours de 3 milles nautiques, sur un trajet aller-retour avec un virement à une bouée (parfois quatre branches si l’état de la mer ou la configuration de la côte ne permettent pas de tracer une ligne droite de 1,5 NM). Les courses peuvent avoir lieu avec quatre bateaux en parallèle ou être du type « contre la montre » avec départs échelonnés toutes les minutes sur le même trajet.
Une particularité est le virement de la bouée (toujours abordée par la droite) : faire virer une carène aussi longue et fine n’est pas évident et nécessite une technique assez particulière pour virer au plus court : le rameur de proue utilise un aviron spécial muni d’une poignée permettant de le faire tourner sur l’axe du manche qu’il coince contre l’étrave et utilise comme safran auxiliaire pendant que le barreur utilise son aviron au maximum de ses forces... Impressionnant à voir exécuter !
L’aviron de proue à poste | Le barreur en action | Le rameur de proue en action |
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Les performances :
Elles sont assez extraordinaires : les meilleurs équipages maintiennent 36 à 37 battements/mn et font le parcours en moins de de 20 mn soit une moyenne de plus de 9 noeuds, pour une carène dont la vitesse limite théorique est de l’ordre de 8.4 noeuds !
Les traînières sont maintenant équipées de balises GPS qui montrent des pointes à plus de 12 kts !
Les régates ont souvent lieu par mer assez grosse et la tenue de mer de ces bateaux étonnante : ils sont à peine ralentis.
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Et les filles ?
Et bien, elles ne sont pas en reste et des régates féminines ont lieu en parallèle à celles des hommes, avec des performances tout aussi remarquables !
Pour ceux qui veulent une idée de l’évènement, la course de Saint-Sébastien en 2017 :